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Blog politico-juridique

La voyoucratie a l'oeuvre au sein du PDCI-RDA, Le President Bedie impose 18 millions CFA a ses adversaires.

Publié le 21 Septembre 2013 par Nick de Bessou

La voyoucratie à l’œuvre au sein du PDCI-RDA.

Le Président Bédié impose 18 millions CFA à ses adversaires !

La saga continue au sein du plus vieux parti politique ivoirien. Débutée en été dernier, suite à l’annonce du Président Bédié de briguer un autre mandat à la tête du parti, en violation flagrante de l’article 35 des textes qu’il a lui-même rédigés, la saga continue de livrer ses secrets et les tournures aussi fantaisistes qu’arbitraires. Petit à petit, certains postulants ou candidats à la succession du Sphinx de Daoukro sont sortis au grand jour « défier » le Président-Roi du PDCI-RDA. Parmi ces candidats, l’on note la présence de gros calibres à savoir MM. Kouadio Konan Bertin (KKB) et le Professeur Alphonse Djédjé Mady, Secrétaire Général du parti.

Les arguments de ces candidats lors de leurs sorties officielles et pendant leurs tournées en Côte D’Ivoire et dans la diaspora sont du même au pareil : Respecter les textes du parti en son article 35.

La riposte ne s’est pas fait attendre. La machine répressive des caciques du PDCI-RDA s’est mise en branle pour diaboliser ces « ingrats » et « traitres ». Ils furent victimes d’attaques verbales dans le journal vert du parti. Aussi, comme pour leur apprendre les leçons sacro-saintes à ne pas violer au sein de la secte ou royaume politique le PDCI-RDA, des pressions énormes furent exercées sur les candidats et les délégués. Tout cet exercice n’avait toujours pas porté les fruits escomptés. Il était alors impérieux de déplacer le problème en contournant l’article fâcheux.

Les bureaux de KKB sis aux Deux Plateaux, le siège de campagne de ce dernier, candidat à la présidence de PDCI RDA fut braqué des semaines en arrière. 7 ordinateurs et d'importants documents furent emportés. Ces documents se retrouvèrent par hasard chez son adversaire et « père spirituel et politique », M. Bédié. Très tôt, il se rendit compte que les candidats n’avaient pas les moyens financiers de leur politique. Il activa alors son réseau mafieux grâce à la complicité des barons du RDR afin de momentanément geler les comptes de ses différents adversaires politiques. En clair, ils ne peuvent avoir accès à leur argent et ne peuvent recevoir aucun dépôt sur leurs comptes. En d’autres termes, M. Bédié a malicieusement tari les ressources financières de ses adversaires, ressources financières qui auraient servi à la campagne pour la présidentielle au sein du parti.

Depuis le 19 Septembre 2013, le Président Bédié a annoncé de façon unilatérale des conditions d’éligibilité au poste de Président du parti. Les instances compétentes du parti et le Secrétariat Général ne furent jamais consultés avant l’annonce des conditions d’éligibilité.

M. Djédjé Mady, Secrétaire Général du parti, candidat à la succession de M. Bédié, ne fut jamais consulté avant « l’adoption » des textes modifiant les conditions d’éligibilité.

Aussi, tout amendement se fait uniquement au congrès et non au précongrès ou en sourdine. Les décisions ne sont pas aussi immédiatement appliquées. Il y a une période d’observation selon les textes en vigueur avant l’application des textes amendés.

En clair, M. Bédié comme une brute, a pris sur lui l’engagement de modifier les textes afin d’écarter ses adversaires et se maintenir à la tête du parti. Les conditions d’éligibilité sont les suivantes :

Il s’agit entre autre de payer 18 millions CFA comme contribution personnelle à l’organisation du congrès prévu pour quelques jours. Aussi, il est exigé 200 signatures de membres statutaires à jour de leur cotisation depuis au moins 2009. Aussi, les candidats doivent apporter leur loyauté au parti, c’est-à-dire indirectement à M. Bédié.

Cependant, les questions sur les lèvres sont de savoir ceci : Depuis quelle date les congressistes ou candidats à la présidentielle du parti contribuent-ils à l’organisation financière des congrès ? A quoi sert la caisse du parti ? Est-ce pour entretenir le roi-Président du parti ou pour organiser les différents évènements du PDCI-RDA ? Là-dessus, le Sphinx de Daoukro et son clan de grilleurs d’arachides sont muets comme des carpes.

Aussi, pour le précongrès tenu récemment, sur 155 délégations, seules 153 furent contraintes de signer un pacte de loyauté et d’obédience à M. Bédié et cela en présence des candidats KKB et Djédjé Mady. Il ne reste que très peu de temps pour lever des fonds et atteindre les 18 millions CFA imposés. Aussi, des comptes leur seront demandés de la provenance de cette somme en si peu de temps, si par miracle ils réussissent à le faire. En clair, les patates sont cuites pour KKB et Djédjé Mady avant la tenue du congrès. Par cet exercice moyenâgeux dont seuls les caciques du pouvoir- état ou du parti unique et pensée unique savent très bien le faire, le jeu démocratique est faussé.

La politique en Afrique est tristement une question d’argent et non de la capacité de mobilisation. Sans argent, l’on ne peut atteindre ses buts en politique. Le PDCI-RDA le sait très bien et l’utilise abusivement contre ses propres enfants. Du coup, l’on ne parle plus de l’article 35 mais plutôt des conditions d’éligibilité. Si les candidats ne satisfont pas ces conditions, ils seront tous éliminés de la course. Par conséquent, le Président sortant, M. Bédié reste en poste sans réellement avoir fait des entorses à l’article 35. Ce ne sera pas de sa faute, si les candidats ne satisfont pas le minimum des conditions. En clair, l’article 35 n’a pas été violé.

Le Chef d’état ivoirien et son allié contre nature M. Bédié veulent s’assurer d’une candidature unique au sein du RHDP pour le compte du premier.

Des moyens financiers colossaux furent dégagés par le RDR et ils ont déjà changé de mains pour « convaincre » les plus sceptiques ou les « opposants » et les délégués. C’est un investissement qui doit dans les faits aboutir à une candidature unique. Pour cela, M. Bédié doit demeurer à la tête du parti par tous les moyens. La corruption, les pots de vin, les comptes gelés, les bureaux cassés ou braqués, les pressions énormes, le chantage, le retrait de la garde rapprochée, la diabolisation des candidats sont les moyens utilisés par le tandem PDCI-RDA et RDR. Ont-ils finalement eu raison de l’indélicatesse de KKB et de Djédjé Mady ? Le temps nous situera. Wait and see !

Fait à Londres le 20 Septembre 2013.

Nick De Bessou

Juriste & Anthropologue Politique.

Président du FDRC.

Forum pour la Démocratie et la Résolution des Crises.

nickdebessou.over-blog.com

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