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Blog politico-juridique

Afrique: L'integration africaine et Panafricanisme: Entre Panafricanisme et Ethnicisme!

Publié le 2 Avril 2014 par Nick de Bessou

Afrique: L’intégration africaine et Panafricanisme.


Entre panafricanisme et ethnicisme!


[Dossier éditorial du FDRC]




L’interprétation faite à l’intégration africaine et l’amalgame entre intégration africaine et panafricanisme par nombreux africains méritent d’être étudiés scientifiquement et au besoin être expliqués aux uns et aux autres.


L’intégration africaine est un concept développé par l’Union Africaine dans l’unique souci de préparer les états africains à la création d’un état panafricain. Dans la pratique, certains états africains ont une sorte d’intégration et ont même créé des organisations inter-états comme la CEDEAO ou la CEMAC. Cependant, ces organisations régionales ne répondent pas non plus à la notion d’intégration africaine selon la philosophie de l’UA.



En effet, depuis la création de l’OUA en 1963 par nos ainés Kwamé Nkrumah et ses pairs, les occidentaux ont vu le danger que représenterait une Afrique forte, unie et totalement indépendante.


Pour la France et les Etats Unis D’Amérique, un état panafricain serait l’expression du communisme en Afrique dans la mesure où les leaders africains de l’époque coloniale étaient abusivement taxé de communistes ou de léninistes. Il fallait selon ces occidentaux mettre fin à la présence des communistes en Afrique et imposer une nouvelle vision politique, le capitalisme.


La plupart des états africains souhaitant créer un état fédéral ou panafricain venaient à peine d’avoir leur indépendance et pour leur budget de fonctionnement, ils dépendaient encore de
l’occident. L’occident était present dans la vie politique de ces états longtemps après les indépendances. Ils étaient encore présents pour la formation de l’administration africaine, la Police, l’armée et les services de renseignement. En clair, sur papier, les africains étaient indépendants mais dans la pratique, ils dépendaient toujours de l’occident.


Pour la construction des édifices de l’OUA en Ethiopie, les africains se heurtèrent à des difficultés financières. Ils n’avaient pas assez de fonds pour leur politique panafricaine. Les budgets de ces états etaient encore gérés par les occidentaux. Ils devaient faire la demande expresse aux anciennes métropoles et expliquer dans les détails les raisons des décaissements d’argent. Ce ne fut pas chose aisée dans la mesure où les occidentaux ne partageaient pas leur vision de créer un état panafricain, brisant toute chaine de servitude et contrôlant en grande partie les ressources naturelles, vitales pour l’économie de l’Europe. Il fallait donc saboter de l’intérieur ce mouvement panafricaniste afin de décourager les uns et les autres.


Des capitaux furent mis à la disposition des africains pour la construction du siège de l’OUA mais cela n’était pas suffisant pour la construction de l’édifice et pour l’entretien du personnel. Il fallut attendre le “geste généreux” des Présidents Houphouët et Senghor afin que l’OUA soit une réalité. Les africains étaient à cette époque sûrs de mettre tout en oeuvre pour l’avènement d’un état fédéral. Cependant, ils ignoraient la provenance de cette manne financière offerte par les Présidents Houphouët et Senghor.


En effet, la France avait un souci majeur consistant à maitriser soit les dirigeants de l’OUA ou de saboter de l’intérieur toutes les initiatives africaines. Les Présidents Houphouët et Senghor furent instrumentalisés afin de jouer ce rôle de saboteurs à l’intérieur de l’OUA.


Leur rôle fut d’introduire par la petite porte des capitaux français afin de construire le siège de l’OUA et d’entretenir le personnel. En d’autres termes, ce fut la France qui dictait les choses au sein de l’OUA. Elle proposait les dirigeants proches de sa philosophie politique. Tous ou presque tous les commissaires et secrétaires généraux furent nommés sous les instructions de la France á l’exception de Dame Nkosazana Dlamini-Zuma (Afrique du Sud). .
La France a aussi instrumentalisé certains leaders politiques à créer des organisations régionales afin de freiner la montée des fédéralistes et l’avènement du panafricanisme. Déjà en 1975, la France créa la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest avec une politique essentiellement orientée vers la France sans oublier une monnaie, le CFA. Le CFA n’est pas une monnaie africaine mais plutôt une monnaie coloniale, transformée pour la circonstance en monnaie franco-africaine. Le même procédé fut répliqué en Afrique centrale avec la création de la CEMAC regroupant le Cameroun, le Gabon, la Centrafrique, le Tchad, le Congo et la Guinée Equatoriale. Tout comme pour la CEDEAO et le CFA, la France a créé une Banque Centrale Africaine à l’image de la BCEAO en Afrique centrale: La Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC).


La France tentait de créer des organisations régionales afin de maintenir son influence politique et économique voire militaire dans ces états africains. Ces leaders politiques issus de ces organisations régionales, sont appélés des régionalistes à l’opposé des fédéralistes épousant l’idée d’un état panafricain. En clair, il existe deux groupes politiques: Les régionalistes et les fédéralistes.


Ce sont les régionalistes qui sabotent de l’intérieur tous les projets panafricains et rétardent délibérement la création d’un état fédéral. 50 après les indépendances, l’OUA ayant fait une mue en style, devient l’UA en 2001 avec les mêmes régionalistes comme membres.


Le traité d’Abuja adopté le 3 Juin 1991 pour la création d’une zone ou communauté économique africaine à l’image de l’Union Européenne peine toujours à devenir une réalité.


Le traité est entré en vigueur le 12 Mai 1994 mais dans la pratique cette communauté n’existe toujours pas. Les régionalistes s’opposent à traduire ce traité en loi nationale en adoptant les décisions africaines. Ceci aura pour conséquences, l’abandon de la monnaie commune, le CFA pour une monnaie panafricaine. Aussi comme conséquences, ceci réduirait considérablement l’influence politique et économique de la France et de certains Chefs d’état dans la région. Pour ces raisons, les régionalistes sabotent le traité d’Abuja de 1991. D’autres grandes décisions panafricaines sont aussi sabotées par les mêmes régionalistes. Depuis 1999, la plupart de ces régionalistes ont cessé de verser leur contribution à l’UA. Seul feu le Colonel Mouammar Kadhafi versait au nom de son pays et de certains états membres des millions de Dollars afin de faire fonctionner l’appareil panafricain. C’est donc de cette logique qu’est partie l’implication du guide libyen et ses intentions de prendre la tête du futur état panafricain. Il fut d’ailleurs combattu par ses pairs et les occidentaux.






Son assassinat n’était pas une chose fortuite. Il fallait sévrer l’UA de fonds nécessaires afin
qu’elle ne deviennent jamais une réalité. Avec Kadhafi vivant, les idées panafricainstes se tranformeraient en réalité. C’était un risque à ne pas prendre, selon les européens et les régionalistes, voyant en lui une menace pour leur influence régionale.


Le traité d’Abuja introduisait aussi la notion d’intégration africaine. Que faut-il entendre par intégration africaine?


L’intégration africaine avait pour objectifs de créer en nous une fierté africaine et la reconnaissance de notre africanité. Nos groupes ethniques devaient laisser place à l’africanité. L’on ne soutiendra plus appartenir à tel ou tel groupe, mais plutôt à l’Afrique. Il n’y aurait plus de Foulah, Haoussa, Malinké, Swahili et autres langues ou groupes ethniques. Ce sera une nation homogène avec une identité commune, l’Africanité. Pour ce faire, il fallait organiser les régionalistes en précurseurs et avocats de la cause africaine. Il fallait partir des organisations régionales afin d’intégrer les autres nations ou états encore hésitants ou ne souhaitant pas être membres de ces organisations. L’objectif fut de partir des organisations régionalistes déjà organisées afin d’inclure au fur et à mesure d’autres états africains. Au finish, les organisations régionales n’existeraient plus et l’UA deviendrait la seule organisation contientale sans la rivalité des organisations régionalistes.


L’idée était certes noble mais défaillante en plusieurs endroits. L’UA n’avait jamais fait une mue en profondeur. Elle s’est contentée de copier-coller les textes de 1963 en y apportant quelques amendements. Aussi, elle jouait les seconds roles au lieu d’être au centre des débats. Elle laisse le choix aux états membres de décider de leur engagement ou implication dans la chose panafricaine. Elle compte sur leur bonné volonté de faire de l’UA une organisation forte à l’instar de l’UE. Telles conditions ne peuvent que favoriser le sabotage des uns et des autres et l’ingérance occidentale. C’est cela le cas de l’UA actuelle, dépendante de l’UE et des pays occidentaux pour son budget de fonctionnement. Elle depend politiquement et économiquement de l’extérieur. Par conséquent, ces décisions ne sont pas libres comme ce fut le cas dans la crise post-électorale ivoirienne de 2010/2011.


L’intégration africaine fut un échec lamentable exposant les tares de l’organisation continentale. Par contre, certains états africains ont fini par apporter une interprétation malicieuse et dangereuse à l’intégration africaine. C’est le cas en Côte D’Ivoire où le Chef
d’état ivoirien laisse envahir le pays par des colons burkinabès et de la sous-région. Ceci ne peut être l’intégration africaine selon la lettre et l’esprit de l’UA.


Les ressortissants de la sous-région sont tous membres de la CEDEAO. En tant que tel, ils
n’ont point besoin d’être soumis à un régime particulier en termes de contrôle d’immigration ou le lieu de leur choix afin de s’installer ou installer leur affaires ou business. Ils sont libres de voyager d’un état à un autre sans présenter une piece d’identité ou un passeport. C’est un peu la même chose dans la zone Schegen en Europe des 28. Il n’existe plus de frontières à l’exception des frontières naturelles telles les fleuves ou collines. Par conséquent, de telles personnes n’ont point besoin de changer de nationalité dans la mesure où les états membres partagent les mêmes droits au sein de l’organisation. Le Ghanéen ne sera pas différent du Malien. Les seules différences seront la richesse des pays d’origine et la langue officielle.


L’intégration ne concerne uniquement que les ressortissants des pays ne figurant pas dans les organisations régionales. Par exemple, un Camerounais en zone CEDEAO a besoin d’être intégré car il est soumis à des contrôles d’immigration et ou la carte de séjour.
Pour que cet africain puisse bénéficier des mêmes droits que ceux de la CEDEAO, il peut s’il le souhaite faire la demande expresse pour la naturalisation. Cet homme sera dit intégré après sa naturalisation. Les ressortissants de la sous-région sont eux déjà intégrés.


Dans le cas de la Côte D’Ivoire, l’ouest du pays est envahi et annexé par des colons burkinabès et d’autres ressortissants de la sous-région, tous membres de la CEDEAO. Le régime ivoirien viole les textes de la CEDEAO en naturalisant ces colons installés dans
l’ouest du pays. Si ces colons étaient des apatrides selon le HCR ( Haut-Commissariat pour les Réfugiés), ils pourraient bénéficier des largesses de l’état en obtenant uniquement sur cette base la nationalité ivoirienne. Or, qu’observons-nous?


Le régime Ouattara naturalise abusivement des burkinabès et autres ressortissants de la sous-région sous prétextes qu’il est un panafricaniste. Ce qui est archi-faux!


Les grands sommets de l’UA se sont tenus soit sans lui ou pendant qu’il somnolait. Aussi, il fut le Président de la CEDEAO jusqu’à Mars 2014. M. Ouattara fut installé par la France à coup de bombes et de fusils d’assaut. Il est donc un pion essentiel dans l’appareil françafricain. Etre françafricain s’oppose diamétralement au panafricanisme.


La naturalisation des ressortissants de la CEDEAO ne répond uniquement à des soucis purement électoralistes. M. Ouattara avait promis monts et merveilles à ses militants et sympathisants pendant son passage dans l’opposition. Ces militants et sympathisants l’ont aussi soutenu pendant la guerre civile de Mars/Avril 2011. En récompense, ils reçoivent à la fois la nationalité ou la citoyenneté et le titre foncier.


En ce qui concerne les terres, habitations et plantations annexées par les colons au lendemain de la prise de pouvoir des rebelles venus du nord, elles n’ont jamais été restituées à leurs propriétaires. Les colons sont encore installés et désormais jouissent de titres fonciers faisant d’eux les nouveaux propriétaires des terres, plantations et habitations annexées. Le régime Ouattara et ses militants parlent d’intégration africaine et fait de M. Ouattara un panafricain. Ceci n’est pas réellement le cas.


Aussi, l’administration ivoirienne est essentiellement composée de nordistes et de ressortissants de la sous-région, faisant des locaux ou autochtones des chômeurs techniques ou ethniques. Encore, les mêmes nordistes parlent d’intégration Quelle idiotie!


L’argument souvent avancé par ces militants analphabètes et illetrés est celui qui consiste a rappeller la présence des africains dans l’administration ivoirienne sous le Président Houphouët. Il y a eu le cas des Thiam et bien d’autres africains qui occupèrent des postes ministériels sous feu Houphouët.


Cependant, les autres pays africains n’admettaient jamais aux ivoiriens d’occuper des postes ministériels au nom de l’intégration africaine. Aucun ivoirien n’occupe un poste de responsabilités au Burkina Faso, Mali, Guinée et bien d’autres pays.


Certains ressortissants de la sous-région ayant occupé des postes de responsabilités en Côte D’Ivoire, sont rentrés chez eux à la faveur des élections ou changements politiques. Ce fut le cas de l’opposant guinéen Sidya Touré, ancien Chef de cabinet à la Primature sous M. Ouattara. Il existe aussi d’autres cas d’étrangers ayant servi en Côte D’Ivoire et qui ont décidé de retourner chez eux afin d’occuper des postes ministériels ou briguer le poste présidentiel.


Il est intéressant de rétenir que les ressortissants de la sous-région voient en la Côte D’Ivoire, une vache à lait, leur propriété privée. Ils pensent et prétendent que la Côte D’Ivoire s’est construite grâce à eux. En retour, la Côte D’Ivoire leur doit énormement en termes de retombées financières.


La réalité est que ces ressortissants de la sous-région en particulier les Voltaïques ou Burkinabès de nos jours ont travaillé en Côte D’Ivoire pendant la construction du chemin de fer. Pour cela, la Côte D’Ivoire verse annuellement une grosse somme d’argent à hauteur de plusieurs millions CFA afin de compenser ces travailleurs et ouvriers. Leur main d’oeuvre fut et est largement récompensée.


Selon Wikipedia: “ La loi du 5 juillet 1903 autorise le gouverneur général de l'AOF à contracter un emprunt de 65 millions de francs destiné à l'exécution de travaux d'utilité publique. Un décret du 23 juillet autorise ce même gouverneur général à emprunter immédiatement 40 millions sur cette somme, dont 10 destinés à la construction du chemin de fer de la Côte d'Ivoire. Le 27 juillet 1903, le comité des travaux publics approuve l'avant-projet Crosson-Duplessis. Un décret du 6 novembre débloque une somme de 6 175 000 francs pour l'ouverture des travaux de la première section, entre Abidjan et Ery-Macouguié. Enfin, un arrêté du 21 novembre nomme le commandant du génie Houdaille directeur du chemin de fer. Il organise aussitôt celui-ci en quatre sections :


Service de la direction
Service du chemin de fer (qui crée aussitôt un service étude de 70 hommes placés sous la direction du capitaine Hornet)
Service du port
Service sanitaire


La loi du 22 janvier 1907 autorise le gouvernement général de l'AOF à contracter un emprunt de 100 millions de francs. Sur cette somme, 22 millions sont réservés à la Côte d'Ivoire et permettent en théorie le financement des travaux au-delà du PK 101, terminus initialement prévu de la section d'origine. Les études du tracé de la troisième section dans la région des Baoulés (au-delà de la rivière N'zi) commencent le 18 janvier 1907 avec une brigade du génie composée d'un officier, de 3 sous-officiers, et de 40 à 60 manœuvres.


Le projet définitif est transmis au département des travaux publics par le gouverneur général de l'AOF le 17 avril 1908, et approuvé dans son ensemble. Une augmentation substantielle des effectifs du personnel africain permet d'accélérer la cadence : le rail atteint bientôt Tiémélékro, tandis que la plate-forme arrive au N'zi qu'il reste à franchir grâce à un viaduc de 255 mètres de long. Le rail ne progresse donc plus que de 20 kilomètres en 1909, atteignant la rive gauche de la rivière où une gare provisoire est édifiée.


Quoi qu'il en soit, la forêt équatoriale est enfin traversée, et le chemin de fer peut devenir un instrument essentiel dans la mise en valeur de la Côte d'Ivoire. Malheureusement, le percement du cordon littoral a échoué, et la liaison entre Abidjan et le wharf de Grand-Bassam reste assurée par la voie lagunaire, ce qui nécessite des ruptures de charges. Le chemin de fer connaît bien vite ses premiers problèmes. L'insurrection des tribus Abbey, N'Bon, et Agba, le 6 janvier 1910, interrompt la circulation des trains des 7 au 22 janvier et nécessite pendant tout le premier trimestre des méthodes d'exploitation spéciales. Toutes les gares sont occupées militairement et les wagons de voyageurs systématiquement fermés. Chaque convoi est précédé de wagons de marchandises tandis qu'un train blindé portant une escorte de tirailleurs ouvre la marche.


Les chantiers de coupeurs de bois établis le long de la voie sont désorganisés par l'insurrection, les fils télégraphiques sont coupés. Entre Anyama (PK 23) et Céchi (PK 123), la voie est coupée en de nombreux points, les gares sont pillées, des bâtiments endommagés, et des ouvrages d'art détruits. Le 7 janvier 1910, au PK 90, le train régulier descendant déraille sur une coupure de voie et est aussitôt attaqué par les Abbey.


Un agent français de la Compagnie française de l'Afrique occidentale, monsieur Rubino, est tué. Son nom sera ultérieurement donné à la gare du PK 101. Les chantiers sont réorganisés en juillet.


Le 11 septembre 1910, le viaduc du N'zi et la gare de Dimbokro sont inaugurés par le gouverneur général Gabriel Angoulvant. À la fin de l'année, les études sont menées jusqu'à Bouaké (PK 345), dont la gare sera officiellement inaugurée par le gouverneur général William Ponty le 15 mars 1912. La Première Guerre mondiale va bloquer les travaux, et cette gare restera terminus jusqu'en 1923”.


La loi du 5 Juillet 1903 sera réprise au sein d’une série de lois après les indépendances afin de transférer la responsabilité financière de la France à la Côte D’Ivoire. Désormais, il revient au gouvernement ivoirien de continuer le projet et payer les frais de dédommagement et autres aux Voltaïques. Cette politique fut en place depuis 1961 à nos jours, passé le délai prescrit par la loi.


En d’autres termes, la Côte D’Ivoire ne doit plus verser un seul centime aux burkinabès pour leur effort dans la construction du chemin de fer Abidjan-Niamey et des ponts Houphouët et De Gaulle. Alors pourquoi les burkinabès continuent de prétendre que la Côte D’Ivoire leur doit tout?


Ce fut un contrat. Ils ont fourni la main d’oeuvre et en retour ils furent payés et continuent de percevoir de l’argent en provenance de la Côte D’Ivoire.


La Côte D’Ivoire ne doit absolument rien au Burkina Faso encore moins aux autres états africains de la sous-région. Tous pour autant, ont perçu leur dû pour le travail fourni.


La mauvaise interprétation de l’intégration africaine est issue en grande partie de la création du RDA (Rassemblement Démocratique Africain) sous l’ère de l’AOF (Afrique Occidentale Française) en plein lutte contre la colonisation. C’est d’ailleurs pour cette raison soutenue par les liens historiques des leaders africains de l’époque que le Président Houphouët avait accepté certains africains dans son gouvernement.


Cependant, aucun ivoirien n’était admis dans les gouvernements africains autres que la Côte D’Ivoire. La Côte D’Ivoire est tant convoitée pour ses richesses et son sous-sol. La présence des ressortissants africains de la sous-région en Côte D’Ivoire est dans l’unique but
d’améliorer leurs conditions de vie. Jamais ces états n’ont démontré un pan de leur sentiment panafricain. Au contraire, ils sont très rigides avec le panafricanisme et rejettent les autres états ne partageant pas leur culture ou leur religion. Leurs constitutions également sont rigides et très sélectives à l’endroit des citoyens des autres pays.
Jamais un ivoirien de souche ne sera accepté comme ministre ou encore briguer le poste présidentiel même après un long séjour dans ces pays-là. Par exemple, le cas burkinabé en son article 38 de la Constitution du 2 Juin 1991:


“ Article 38:
(Loi N° 002/97/ADP du 27 janvier 1997)


Tout candidat aux fonctions de Président du Faso doit être Burkinabè de naissance et né de parents eux-mêmes Burkinabè[…] , être âgé de trente cinq ans révolus à la date du dépôt de sa candidature et réunir les conditions requises par la loi ”.


Article 35 de la Constitution ivoirienne du 23 Juillet 2000:


“ Article 35:


Le Président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct. Il n'est rééligible qu'une fois.


Le candidat à l'élection présidentielle doit être âgé de quarante ans au moins et de soixante quinze ans au plus. Il doit être ivoirien d'origine, né de père et de mère eux-mêmes ivoiriens d'origine.


Il doit n'avoir jamais renoncé à la nationalité ivoirienne. Il ne doit s'être jamais prévalu d'une autre nationalité. Il doit avoir résidé en Côte d'Ivoire de façon continue pendant cinq années précédant la date des élections et avoir totalisé dix ans de présence effective. L'obligation de résidence indiquée au présent article ne s'applique pas aux membres des représentations diplomatiques et consulaires, aux personnes désignées par l'Etat pour occuper un poste ou accomplir une mission à l'étranger, aux fonctionnaires internationaux et aux exilés politiques.


Le candidat à la Présidence de la République doit présenter un état complet de bien-être physique et mental dûment constaté par un collège de trois médecins désignés par le Conseil constitutionnel sur une liste proposée par le Conseil de l'Ordre des Médecins. Ces trois médecins doivent prêter serment devant le Conseil constitutionnel. Il doit être de bonne moralité et d'une grande probité. Il doit déclarer son patrimoine et en justifier l'origine.”


Ces deux articles constitutionnels ne sont point différents dans la forme et le fond. Visiblement ces articles sont semblabes dans la mesure où ils sont des copies conformes de la Constitution française.


Cependant, la France et les états de la sous-région se plaignent du caractère xenophobe de
l’article 35 ivoirien. Ils soutiennent en choeur que cet article écarte expressement certains leaders ou citoyens de la course au fauteuil présidentiel. Ceci est ridicule car le même article est réproduit dans la plupart des constitutions africaines, anciennes colonies françaises. C’est cela aussi le ridicule et l’hypocrisie de la France et des pays de la sous-région dans la crise ivoirienne. La constitution ivoirienne est sévèrement critiquée pour sa rigidité en son article 35. Et pourtant, l’article 35 n’est pas différent de l’article 38 burkinabé. Le véritable problème réside ailleurs.


La France a toujours souhaité avoir des modérés et ou des valets à la tête de la Côte D’Ivoire.M. Ouattara est de ceux-là même qui embrassent corps et âme la françafrique et la servitude de nos populations.


A l’opposé, nous avions un Laurent Gbagbo engagé dans la lutte contre la françafrique et pour l’indépendance totale de nos états africains, à partir du cas ivoirien.


L’indépendance totale de l’Afrique signifie le panafricanisme ou l’avènement d’un état fédéral. Le Président Gbagbo avait sécrètement soutenu les activités des panafricanistes en leur accordant des subventions et autres formes de financement en plus de ses cotisations pour le maintien du personnel de l’UA et l’entretien des édifices. Les discours de cet homme d’état n’étaient pas uniquement à l’endroit des populations ivoiriennes mais plutot a
l’ensemble des africains. La preuve, son discours du 28 Février 2013 à la Haye fut une autre démonstration de force pour son engagement dans les affaires africaines et le panafricanisme.


Le cas actuel de la Côte D’Ivoire sous le Chef d’état M. Alassane Dramane Ouattara, taxé à tort ou à raison de panafricaniste, il ne s’agit pas de panafricanisme pour avoir grugé les populations ivoiriennes au profit des ressortissants de la sous-région mais plutot d’Ethnicisme ou la promotion d’un groupe ethnique sur les autres, les Mandingues.


Cette politique dite Rattrapage ethnique est loin d’être un élément crucial du panafricanisme. Le rattrapage ethnique est l’anti-thèse de l’intégration africaine. Cette politique fasciste de M. Ouattara est en contradiction et violation flagrante de la Constitution ivoirienne de Juillet 2000.


En effet, sous l’administration Gbagbo, bon nombre de projets de loi furent adoptés par les députés pour la lutte contre le tribalisme, la xénophobie et l’ethnicisme.


“ ARTICLE 200-2 (NOUVEAU)
Quiconque porte volontairement atteinte à l'intégrité physique d'une personne, notamment au moyen de scarification, tatouage indélébile, limage de dent ou par tout autre procédé de nature à caractériser l'appartenance de cette personne à une ethnie ou à un groupement déterminé, est puni d'un emprisonnement d'un à cinq ans et d'une amende de 100.000 à 500.000 francs CFA.


Est puni des mêmes peines, tout fonctionnaire au sens de l'article 223 du Code pénal QUI INSÈRE OU LAISSE SUBSISTER DANS UN DOCUMENT OFFICIEL, DES MENTIONS DE NATURE A CARACTÉRISER L'APPARTENANCE d'une personne ou d'un groupe de personnes à une ETHNIE ou à une RACE déterminée.


Dans ce dernier cas, la peine est portée au double si l'auteur exerce des fonctions d'études générales, de conception, de direction ou de supervision.


[LOI N° 2008-222 DU 4 AOUT 2008 modifiant et complétant les dispositions du code pénal relative à la répression du racisme, de la xénophobie, du tribalisme et des discriminations raciales et religieuses ]”




Le Président Gbagbo avait aussi l’intention de céder une bonne partie de la souveraineté de
l’état ivoirien dès l’instant où l’UA en fait ou faisait la demande.

En effet, pour la création d’un état fédéral, il est primordial que les états membres au nombre de 54 cèdent une bonne partie de leur souveraineté à l’UA afin de faire d’elle une véritable organisation souveraine, continentale capable de parler au nom des états africains. Or, les états africains actuels ne sont pas prêts à céder une partie de leur souverainté à l’UA. Ils préfèrent conserver leur souveraineté intacte afin de maintenir leur influence politique et économique dans leur région ou au sein des organisations régionales. Par consequent, il est virtuellement impossible de parler en termes d’intégration africaine et de panafricanisme. M.Ouattara n’est pas un panafricainiste mais plutôt une menace à la survie de l’UA.


Les africains ont réellement besoin de s’éduquer et connaitre le bon fonctionnement de nos états africains, de nos institutions, de nos organisations régionales et de l’UA. Sans une éducation intelligente et pertinente, nos populations sont exposées aux vautours politiques les embarquant dans des projets sans lendemain.


Si l’état fédéral peine à voir le jour, ce n’est point l’absence de volonté des africains mais plutôt de certains africains et des occidentaux sabotant de l’intérieur toutes les grandes décisions. L’UA a donc besoin de se réveiller et prendre le taureau par les cornes et s’imposer comme l’organisation continentale au lieu d’etre marginalisée et soumise aux desiderata des occidentaux. Elle se doit d’être ambitieuse et courageuse afin de mettre en place une politique ou stratégie capable de réunir tous les fils et toutes les filles du continent. C’est seulement à ce prix que l’état fédéral verra le jour. Pour l’instant, elle fait de la distraction ou est distraite par les régionalistes et autres européens. Il faut donc renverser la vapeur pour l’avènement
d’un état panafricain et émergent d’ici 2040.




Fait à Londres le 2 Avril 2014.


Nick De Bessou
Juriste & Anthropologue Politique
Président du FDRC
[Forum pour la Démocratie et la Résolution des Crises]
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La Presidente de la Commission Africaine, Dame Zuma de l' Afrique du Sud.

La Presidente de la Commission Africaine, Dame Zuma de l' Afrique du Sud.

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P
Bon travail. Facile de lecture. On ne sent pas la longueur du texte. Et le contenu très édifiant, permet de comprendre la distribution des cartes géo-stratégiques de l'Afrique. Un bon rappel historique comprend qui tire les ficelles de la division et qui sont les hommes politiques instrumentalisés Félicitations cher frère Kamitophone. À partir de ce post, chaque lecteur a une vue d'ensemble sur les freins à lever et les dispostions pratiques et politiques à prendre pour faire de l'UA, la véritable locomotive pour la réalisation des États unis d'Afrique. Bravo et merci à Nick de Bessou.
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