DERNIERE HEURE!!!! : Côte D’Ivoire: Les dernières images révoltantes de Charles Blé Goudé!
Entre droits de l’homme et droits de détenus sous le régime tyrannique de M. Ouattara!
Les détenus politiques Charles Blé Goudé et Jean Yves Dibopieu, ex membres de la Galaxie Patriotique pendant les heures chaudes de la crise ivoirienne, gardés dans le plus grand secret depuis leur enlèvement en Janvier et février 2013, furent miraculeusement présentés dans une série de photos anonymes sur la toile et les réseaux sociaux. Ce sont des photos dépeignant les conditions ô combien dégradantes, humiliantes, inhumaines voire bestiales de nos camarades dont nous fumes témoins d’apprécier et de partager.
Les camarades Charles Blé Goudé et Jean-Yves Dibopieu étaient tous deux, torse nu, amaigris, barbus et vieillissants. Le camarade Charles Blé Goudé était lui couché à même le sol, des livres et bibles autour de lui et quelques bouteilles d’eau fraiche.
Comment une cellule peut-elle ne pas avoir le minimum en termes de lits, matelas ou même de nattes? Ne nous avaient –ils toujours pas dit que Charles Blé Goudé était en résidence “protégée”? Comment une résidence “privée ou protégée” peut-elle avoir des cellules et des barres de fer? Comment une résidence privée ou protégée ne possède aucun lit ou matelas ou même une natte? Quel est donc le genre de résidence dans laquelle seraient détenus les camarades Charles Blé Goudé et Jean-Yves Dibopieu?
Le lieu de détention des camarades Charles Blé Goudé et Jean-Yves Dibopieu n’est rien d’autre que les locaux de la DST que nous autres avions eu l’opportunité de visiter dans les années 90. La différence étant le carrelage du sol en lieu et place d’un sol totalement nu et sale. Pour la circonstance, le camarade Charles Blé Goudé fut le bénéficiaire d’une nouvelle culotte blanche afin de cacher un temps soit peu les vêtements sales des détenus politiques. Les geôliers tentaient de le présenter dans des conditions acceptables selon leur propre standard.
Selon Eventnews du 9 Mars 2014 :
« La cruauté du régime d’Abidjan n’a sans doute pas de limites. Détenus au secret total certainement dans les sous-sols de la DST, de nouvelles photos de Charles Blé Goudé
et Jean Yves Dibopieu ont filtré et viennent d’être publiées sur la toile. On y voit les deux leaders de la galaxie patriotique torses nus, détenues dans des cellules aux murs défraîchis, couchés à même le sol.
Les visages bouffés par des barbes hirsutes, Charles Blé Goudé et Jean Yves Dibopieu presque méconnaissables, ont posé pour que le monde entier découvre l’horreur et la méchanceté d’Alassane Dramane Ouattara…
Augustin Djédjé ».
Pourquoi des photos ici et maintenant?
Depuis le 13 Février 2014, le cas Charles Blé Goudé a alimenté et animé les débats sur son état de santé et de détention. Une délégation du COJEP-Europe serait partie de Londres pour les bords de la Lagune Ebrié dans l’unique but de libérer le camarade Charles Blé Goudé.
Cependant, la délégation ne fut jamais mandatée par le bureau du COJEP dirigé par Roselin Bly. L’action du sieur Kouté fut cavalière et pour des objectifs dont l’individu est le seul à y répondre. Si l’intention fut de libérer Charles Blé Goudé, cela aurait pu se faire en parfaite symbiose avec ceux d’Abidjan, se servant des entrées et des contacts au sein du régime, contacts établis entre le sieur Kouté et le Ministre Hamed Bakayoko, remontant à plusieurs mois avant la “capture” de Charles Blé Goudé.
L’action cavalière du sieur Kouté à Abidjan du 13 au 26 Février 2014 fut pour des raisons personnelles et ou ambitions démesurées d’un individu en mal de publicité ou prétendant avoir une popularité au delà du COJEP, pour avoir été un proche des proches de Charles Blé Goudé depuis 2002.
Cet homme avait l’intention de démontrer à la face du monde qu’il était capable de libérer son ami, vus ses rapports avec le régime en place. Il souhaitait passer pour un héros et un grand médiateur pour des gains politiques personnels.
En réalité, il savait plus que quiconque qu’il n’aurait jamais accès à Charles Blé Goudé ou même que ce dernier lui accorderait une visite. Tout ce boucan ou cette gymnastique fut d’ouvrir grandes les portes pour son entrée au RDR, au même titre que Zady Djédjé et Evariste Yaké, son “beau-frère”.
En d’autres termes, l’intention de ces bouffons du régime Ouattara, fut de se faire passer pour des pro-Gbagbo modérés et résolument engagés dans le processus de réconciliation. En retour, ils recevraient des récompenses financières voire des postes afin de sceller la coopération entre les pro-Gbagbo reconnaissant l’autorité de M. Ouattara et le régime Ouattara, pour dit-on le Bonheur des ivoiriens. Ces énergumènes et affairistes politiques ne pensent même pas avoir trahi la lutte ou la résistance ou leurs camarades. Ils soutiennent plutôt qu’ils travaillent pour le pays et non pour le régime. Ils soutiennent aussi que l’heure est à la réconciliation des braves et qu’eux, au moins, ont emboité le pas en acceptant la main tendue du régime en place. Cela ne peut ou ne veut dire en aucun cas qu’ils sont des traitres. Ils prétendent toujours être des résistants ou des pro-Gbagbo afin de justifier leur présence aux côtés des bourreaux des ivoiriens. Ce sont les Kouté, Zady Djédjé, Evariste Yaké et depuis quelques jours un certain Kéi Côte D’Ivoire.
Une conférence de presse était prévue ce weekend afin de faire le bilan des activités du COJEP-Europe à Abidjan. Le sieur Kouté avait insisté que la presse ivoirienne soit présente afin de relayer l’information ou le scoop. Il s’était aussi assuré de faire des fuites d’informations en accordant l’exclusivité de ses propos à certains journaux ou sites en ligne tels Connectionivoirienne.net du camarade Gbanzé. Tout portait à croire que Charles Blé Goudé avait finalement été rencontré par son représentant en rupture de ban.
La conférence de presse fut tout sauf l’essentiel. Aucune information n’a filtré sur la détention de Charles Blé Goudé, son état de santé ou si le sieur Kouté l’avait réellement rencontré.
Le Dimanche 9 Mars 2014, des photos anonymes de Charles Blé Goudé et Jean-Yves Dibopieu sont publiées sur Facebook. En l’espace de quelques minutes, ces photos font le tour du monde et certains résistants ivoiriens soit les partageaient, téléchargeaient ou remplaçaient leur photo de profile.
Pourquoi des photos des détenus ici et maintenant? A qui profitent ces photos? A quelle fin furent-elles publiées? L’on le saura dans les jours à venir.
Pour l’instant, l’on peut confirmer que ces photos ne proviennent pas du sieur Kouté ou de Zady Djédjé. Il est fort probable qu’elles proviennent des agents du Ministère de l’Intérieur.
Est-ce une façon de dédouaner le sieur Kouté en lui attribuant des photos de Charles Blé Goudé, après son intervention cavalière et personnelle pour sa libération?
Nous soutenons sous réserves que le régime actuel est capable de publier des photos de Charles Blé Goudé, juste dans l’unique but de créer la confusion au sein de la résistance au sujet du sieur Kouté. A travers un tel acte, ils introduisent par la grande porte un espion en notre sein, reçu comme un héros. Tout ceci fait partie des plans de déstabilisation de la résistance. Affaiblir la résistance de l’intérieur.
Aussi, cela démontre la naïveté du sieur Kouté, abusivement utilisé à des fins politiciennes pour des miettes après avoir perdu réputation, popularité et le poste de Représentant COJEP-Europe. Le régime n’aime personne d’autres que les Dioula et ex rebelles. Ils utilisent les soit disant affamés au sein de la résistance afin d’obtenir des informations pouvant affaiblir la résistance et le Président Gbagbo.
Charles Blé Goudé représentait l’âme du pouvoir Gbagbo. L’exposer dans pareilles situations, c’est déposséder l’âme de la résistance et l’affaiblir à jamais. C’est une technique utilisée par le passé par les Japonais et les Allemands pendant la deuxième guerre mondiale. Une guerre n’est pas qu’armée. Elle est aussi psychologique. C’est un jeu d’échec et le bon stratège gagne à coups surs. C’est une guerre médiatique et psychologique comme pour annoncer les couleurs de ce qui suivra dans un futur immédiat.
Que dire des droits de l’homme et des droits des détenus?
Il est inadmissible qu’un état prétendant à l’émergence dans 5 ans, puisse détenir des prisonniers politiques dans des conditions plus qu’inhumaines, dégradantes et avilissantes. Comment peut-on détenir des personnes sans même leur apporter le strict minimum pour la couchette ?
Que dire aussi des conditions hygiéniques des toilettes et des cellules?
Tout porte à croire que les détenus sont soumis à un régime psychologique ou une forme de torture dans l’unique but de casser leur moral à jamais. Cette détention n’est point préventive mais plutôt punitive.
La DST est un lieu de détention pour les personnes posant un danger à la sureté de l’état. La détention en ces lieux est pour 48 heures au maximum en attendant d’être entendu par un juge puis déféré au parquet et enfin du parquet à la Maison D’Arrêt et de Corrections d’Abidjan (MACA).
Or, Charles Blé Goudé est en détention “protégée” depuis le 17 Janvier 2013. Il n’est plus en détention préventive mais plutôt en détention punitive.
La détention punitive sous-entend que l’individu ou la personne fut entendue par un juge et purge sa peine selon la gravité de son crime. Or Charles Blé Goudé ne fut jamais entendu par un juge sauf pour confirmer son identité. Par conséquent, il aurait du être transféré à un autre lieu de détention en attendant son procès.
Les locaux de la DST sis au Plateau ne sont pas un lieu de détention préventive prolongée. Seules la MACA et la MAMA (Maison d’Arrêt Militaire d’Abidjan) peuvent détenir un individu de façon prolongée en attendant un procès en bonne et due forme. Tout autre lieu de détention en dehors de la MACA et de la MAMA est un lieu de tortures ou une prison pour otages politiques.
Etant un otage politique, les droits de l’homme et des détenus ne s’appliquent pas selon la convention de 1951. En clair, ce sont des détenus qui échappent aux règles internationales. Aucune juridiction ne peut les prendre en compte. Ils ne sont pas enregistrés dans un système quelconque. Ils sont des sans droits. Etant des sans droit, aucune organisation internationale ne peut intervenir, car pour intervenir ou défendre des individus, il faut bien s’appuyer sur des textes. Or ces textes font gravement défaut.
Charles Blé Goudé et Jean-Yves Dibopieu sont des otages politiques du régime Ouattara.
Que disent les politiques de l’opposition et les organisations nationales des droits de l’homme? Pouvons-nous parler de réconciliation lorsque les droits fondamentaux de certains citoyens sont abusés ou arrachés en leur attribuant un statut particulier? Sommes-nous dans un état de droit? Avons-nous une opposition conséquente et efficace, en parfaite symbiose avec les populations? Pourquoi le mutisme et l’inaction de l’opposition? Se font-ils délibérément complices des tenants du pouvoir ou sont-ils intimidés à ne rien faire ou dire?
L a situation chaotique, délétère et l’indice sécuritaire du pays ne favorisent point le retour apaisé des exilés, la sécurité des biens et des personnes même des corps habillés comme ce fut le cas de l’ex membre de la garde rapprochée de M. Affi, l’Adjudant Adobi, abattu à son domicile alors qu’il tentait de secourir son épouse.
Le pays est la troisième destination la plus dangereuse après la Libye et l’Iraq. Comment sommes-nous arrivés en si peu de temps à créer un état voyou ou gangster?
C’est le non respect des institutions et de la constitution du pays par une frange de la société qui est à la base de l’absence d’état de droit et de droits de l’homme. Que font nos politiques afin d’inverser les choses ou restaurer les acquis démocratiques des années 90? Absolument rien!
Les politiques se plaisent dans ces conditions chaotiques avec le strict minimum comme liberté de mouvements, d’expression et de réunion. Ce sont les politiques de l’opposition qui font les émissaires et coursiers au nom du régime Ouattara afin d’encourager les ivoiriens dans la sous-région à rentrer au pays, en l’absence totale de garanties, de lois d’amnistie, de cessation des poursuites judiciaires , des mandats d’arrêt internationaux et l’amélioration de l’indice sécuritaire en Côte D’Ivoire.
Les politiques sont plutôt préoccupés à multiplier les meetings ici et là et encourager des rois et notables à rentrer d’exil pour le bénéfice du régime en place. Que fait le régime en place? Absolument rien!
M. Ouattara détient la majorité absolue au parlement mais ne s’empresse pas de faire voter des lois d’amnistie pour les ivoiriens.
Cependant, le régime avait monopolisé tout le pays pour une question d’apatridie. Cette loi fut votée en l’espace de deux semaines.
Les étrangers et apatrides sont plus importants que les ivoiriens en prison ou en exil. Pour ces deux groups d’ivoiriens, le régime ne trouve pas nécessaire de faire voter des lois.
Et pourtant, le Chef de file de l’opposition trouve cela absolument normal. Ceci est pour cet homme politique, l’expression de la bonne foi de M. Ouattara, résolument engagé dans le processus de réconciliation, d’où la nécessité de prier pour un individu souffrant d’une Sciatique et en phase terminale de prostate. De quelle réconciliation parlons-nous? Avons-nous la même interprétation de la réconciliation? La question reste ainsi posée!
Pour notre part, la misère des ivoiriens s’accentue avec la complicité morbide de nos politiques, incapables d’exploiter le cordon ombilical entre le FPI et les populations. Ils sont plutôt intéressés à protéger leurs arrières et leur statut dans la société. La politique en Afrique est une question de gros sous. Les sous et le prestige aveuglent le jugement de nos leaders politiques, favorisant l’individualisme ou la bourgeoisie africaine. Ainsi va l’Afrique!
Individualisme quant tu nous tiens! A quand la libération totale de notre continent?
Fait Londres le 9 Mars 2014.
Nick De Bessou
Juriste & Anthropologue Politique.
Président du FDRC
[Forum pour la Démocratie et la Résolution des Crises]
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Le detenu et otage politique, Charles Ble Goude dans les locaux de la DST ivoirienne.