Une manifestation du COJEP Europe en 2013
Côte D’Ivoire: Après la publication des photos choquantes de
Charles Blé Goudé et de Jean-Yves Dibopieu !
Où sont passés le COJEP et le FPI ? Que disent-ils ?
Les réseaux sociaux ont publié les dernières photos de Charles Blé Goudé et de Jean-Yves Dibopieu, dans leurs conditions carcérales depuis l’après-midi du 9 Mars 2014. Depuis un certain temps, les ivoiriens s’inquiétaient de l’état de santé de ces deux détenus politiques, détenus dans le plus grand secret depuis Janvier et Février 2013. Ce fut pour le régime à travers un de ses nouveaux soudards, anciennement un proche des proches du Ministre Charles Blé Goudé, ayant déposé ses valises au RDR, de vouloir jouer les héros en tentant de libérer le Président du COJEP ou du moins publier ses dernières photos. La mayonnaise n’a pas réellement pris. Les détenus ne souhaitaient pas jouer le rôle qu’on leur attribuait afin de contenter les populations et de dédouaner un individu ayant vendu son âme au diable depuis le 16 Janvier 2013, un jour avant l’arrestation et l’enlèvement de Charles Blé Goudé à Tema, Ghana. Comme on le dit souvent en droit criminel, le criminel revient toujours sur les lieux du crime.
Les photos de Charles Blé Goudé et l’expression sur son visage étaient très révélateurs. Il était en face d’une connaissance ou d’un ancien proche, tentant de lui prendre des photos afin de justifier son voyage sur les bords de la Lagune Ebrié. Ayant refusé de coopérer, les détenus politiques Charles Blé Goudé et Yves Dibopieu ont posé malgré eux pour les cameras sous la pression, la dissuasion et autres. Par exemple, il se trouvait des bouteilles d’eau fraiche, des fruits et des livres dans la cellule. Ceci pour donner l’impression que les détenus sont bien traités, nourris et qu’ils passent le clair de leur temps à lire ou étudier la bible.
Cependant, comment comprendre qu’un détenu allant prendre une douche, puisse avoir une éponge et une bible en main, lorsque la douche est de trois minutes de durée ? Voilà l’un des messages subliminaux envoyé par Charles Blé Goudé.
La Bible représentait sa protection, son refuge et son secours. Cela veut aussi dire qu’il a perdu toute confiance en l’être humain, se référant uniquement au créateur pour le sortir de pépins ou pour lui apporter protection. C’est pour cette raison que nous soutenons que les auteurs des photos étaient des connaissances ou des anciens proches de Charles Blé Goudé.
Ces geôliers tentaient de l’humilier même dans son intimité la plus profonde. En retour, Charles Blé Goudé fera usage de communication psychologique renversée afin d’exposer ses bourreaux et ses conditions de vie. Toujours sur la cellule en question : Nous avons d’énormes soupçons qu’ils furent placés dans cette cellule pour la circonstance.
La cellule en question était relativement propre et présentable. Elle est différente des autres cellules du sous-sol, très sales, puantes et souvent sans électricité.
Les détenus politiques ou ceux accusés de fomenter des coups de force contre l’état sont souvent détenus tout nu sous prétextes qu’ils peuvent se servir de leurs dessous afin de commettre le suicide. Stupide comme argument mais vrai !
En réalité, les camarades Charles Blé Goudé et Dibopieu sont détenus tout nu dans des cellules pas assez grandes qu’une boite de sardines, sans eau, sans toilette, sans couchette, sans électricité ou sans rayons de soleil. Ces cellules sont vachement sales, puantes, pleines de cafards et de rats. Cela explique pourquoi Charles Blé Goudéa était très confortable sur le parquet carrelé dans la cellule en question. Ceci fut le seul luxe qu’il vît en plusieurs mois de détention.
Les geôliers tentaient de les présenter comme des détenus bien traités et nourris malgré leurs « crimes » contre l’humanité. Ils furent donc présentés dans les conditions assez acceptables pour le régime en question sans réellement penser au tsunami que créeraient ces photos dans leur état actuel. Pour eux, les ivoiriens seraient très heureux de les revoir en photo et fermer la page Blé et Dibopieu. Cela était aussi la double opportunité pour le régime de forcer la coopération des militants et sympathisants du COJEP au sein du processus de réconciliation et présenter un agent double comme le véritable médiateur ayant permis l’accès aux prisonniers politiques. Manque de pots, la mayonnaise n’a pas du tout pris. Les photos ont causé une consternation, une colère révoltante et un tsunami indescriptible emportant avec lui les quelques disciples de la réconciliation version Affi. La réconciliation venait d’être enterrée à jamais.
L’on ne peut parler de réconciliation et traiter de façons inhumaines voire bestiales des détenus ivoiriens. Même les étrangers et les apatrides ont plus de droits que les nationaux en prison ou en exil.
Pour les apatrides, le Chef d’état Ouattara avait pesé de tout son poids afin de faire voter les lois sur la protection des apatrides et le foncier rural le 23 Août 2013. Malgré la majorité absolue au Parlement ivoirien, le Chef d’état ne s’empresse même pas à faire voter des lois d’amnistie afin de gracier les prisonniers, leur restituer leurs biens, les dédommager, faire le rappel des soldes, les réintégrer dans leur corps socioprofessionnel, faciliter le retour sécurisé des exilés, mettre fin à toutes les poursuites judiciaires et les peines ou sanctions à l’encontre de certains pro-Gbagbo et militaires, restaurer l’état de droit et la protection des droits de l’homme ou du citoyen.
Si M. Ouattara avait posé de tels actes, l’on aurait su et vu sa bonne foi et son engagement pour le processus de réconciliation en Côte D’Ivoire. Que nenni !
C’est plutôt le FPI qui joue les coursiers et médiateurs, eux, les victimes, afin d’encourager les exilés à rentrer.
Comment peut-on encourager les exilés à rentrer lorsque le FPI ne peut apporter la moindre garantie en termes de sécurité, logement et ressources financières ?
Les grosses pointe du pouvoir Gbagbo, rentrés à la faveur de la réconciliation n’ont toujours pas accès à leurs bien immobiliers et leurs avoirs encore gelés. N’est-ce pas là un contrat de dupes ?
Et pourtant, la Direction du parti s’apprête activement à déléguer des personnes auprès des exilés dans les prochains jours.
Aussi, le parti vient de négocier le retour du souverain des Koulango et ses notables à rentrer en toute sécurité.
Si le Chef de file de l’opposition détient ce pouvoir de garantir la sécurité à certaines personnalités, pourquoi ne pouvait-il pas le faire pour son ex garde rapprochée, froidement assassinée chez lui, dans un quartier résidentiel habité essentiellement par des gendarmes sans armes de dotation ?
Il est certainement en sécurité avec sa pléthore de garde rapprochée au frais du FPI, ce qui n’est pas le cas pour les autres, comme ce fut le cas du Premier Ministre Gilbert Aké N’Gbo, lors de la Convention des 22 et 23 Février 2014.
Ne sont-ils pas tous les deux, des anciens Premiers Ministres, des prisonniers en sursis, ayant leurs avoirs gelés, leurs domiciles pillés et membres ou militants du FPI, parti privé de financement public depuis Avril 2011 ? Comment expliquer que l’un est totalement démuni, incapable de s’offrir un costume pour la Convention et l’autre son antithèse ? Est-ce cela la solidarité ou le socialisme au sein du FPI ?
Parlons un temps soit peu de solidarité ou du socialisme !
La solidarité aurait souhaité que les politiques apportent leur soutien, compassion aux populations très souvent victimes d’exactions, de tortures, d’arrestations arbitraires voire d’assassinats.
La solidarité aurait souhaité que les politiques se rangent du côté des populations et servir de porte-parole et d’avocat.
La solidarité aurait voulu que les politiques soient soudés, solidaires et s’entraident en partageant le peu dont dispose le parti ou le pays. C’est cela le socialisme ! Partager les retombées financières du pays de façon équitable aux populations. C’est cela l’ambition du Président Gbagbo et son choix pour le socialisme dès les années 80, tentant de se démarquer du PDCI-RDA, un parti individualiste ou bourgeois africain.
Le FPI est-il actuellement un parti socialiste, inclusif, solidaire, attentif aux douleurs des populations et un parti défendant les droits constitutionnels des populations ?
L’on peut soutenir sans ambages que la présidence du Chef de file de l’opposition est loin d’être un rapport complice entre le FPI et les populations. Le cordon ombilical existant au temps du Président Gbagbo a longtemps foutu le camp depuis l’accession au pouvoir des rebelles et d’une nouvelle génération de leaders politiques. Il existe trois entités différentes cohabitant en Côte D’Ivoire : Le régime Ouattara, l’opposition et les populations. Toutes ces entités n’ont rien en commun mais les autres prétendent travailler pour les populations.
Cependant, la population est régulièrement victime d’abus de toutes sortes de la part des ex rebelles et victimes de la complicité des politiques à ne point dénoncer ou critiquer de peur de dérailler le processus de réconciliation.
La réalité est toute autre : Les politiques protègent plutôt leurs intérêts car victimes eux-mêmes de chantages de toutes sortes de la part de la communauté internationale et du régime actuel. Le plus gros perdant, c’est encore le peuple qui ne sait à quel saint se vouer.
Les photos de Charles Blé Goudé et de Jean-Yves Dibopieu ont exposé les faces laides de notre opposition, détachée des souffrances des populations. Elle passe le clair de son temps à distraire et faire de la distraction afin d’entretenir un flou au sein des populations. Les meetings et autres conventions se succèdent les uns après les autres sans réellement aborder les chapitres les plus cruciaux de notre société ou du socialisme du FPI. Les ivoiriens peuvent être victimes de toutes sortes d’abus voire d’assassinats, cela n’émeut point les politiques. Ils sont plutôt préoccupés par les élections de 2015, alors qu’ils ne satisfont même pas les critères d’éligibilité encore moins tenter de négocier la tenue des élections dans un cadre apaisé avec la révision de la CEI, l’encasernement des FRCI et leurs supplétifs Dozo, la liste électorale à réviser selon les données de 2010 et les milliers de décès sans compter les jeunes ayant atteint les 18 ans, la supervision et la certification des élections.
Dans un système constitutionnel chaotique, dans lequel le pays n’est même pas dirigé car le Chef d’état ivoirien est supposé être soumis à un régime rigoureux médical afin de déterminer ses aptitudes à diriger ou pas, les politiques parlent de tout sauf l’essentiel. L’on s’attendait à ce qu’ils fassent de la récupération des évènements touchant les populations à compter de la grève des étudiants et leurs déboires avec la Police Universitaire, la Constitution officieusement suspendue et l’état de santé du Chef d’état, sa succession ou son intérim assuré par une personnalité du gouvernement, les abus de toutes sortes sur les détenus politiques à la MACA et enfin sur les photos choquantes de Charles Blé Goudé et de Jean-Yves Dibopieu.
L’on s’attendait à ce que l’opposition prenne les choses en main par une série d’actions sur le terrain comme les opérations villes mortes, les marches, les sit-in, le boycott actif, conférences de presse et autres lobbying afin d’exposer la laideur du régime Ouattara. En lieu et place, c’est l’opposition, la victime, qui fait les coursiers et avocats au compte de la réconciliation, réconciliation qui revient de droit au Chef d’état ivoirien car ayant été l’homme d’état qui installa la CDVR en Juillet 2011.
Par conséquent, il revient uniquement au pouvoir Ouattara à travers une série de lois afin d’encourager les exilés à rentrer et cesser les poursuites judiciaires contre tous les pro-Gbagbo en détention ou liberté provisoire.
La famille politique de Charles Blé Goudé est restée de marbre toute la journée du 9 Mars 2014. Aucune déclaration et aucune photo des détenus publiée sur leurs murs respectifs. Ce fut un silence radio.
L’on s’attendait à une conférence de presse ce matin du 10 Mars 2014 afin de dénoncer les photos, les conditions de détention des prisonniers et exiger l’accès aux détenus dans les plus brefs délais pour soins médicaux, psychologiques et conseils juridiques. En lieu et place, le Bureau Intérimaire répondit aux invitations de leurs « partenaires » français et américains ce Lundi 10 Mars 2014, pour instructions les concernant :
Selon Patrice Saraka, Patron de la discipline au sein du COJEP dans son poste Facebook du 10 Mars 2014 :
« L’audience du COJEP à l’ambassade des Etats Unis vient de prendre fin. Elle a duré près d’une heure d’horloge, soit de 15 heures 50 à 16 heures 45.
De nombreux sujets ont été abordés notamment :
- L’isolement, la détention extrajudiciaire et le traitement inhumain auquel Charles Blé Goudé est soumis depuis bientôt 14 mois.
Le COJEP, par la voix de son Président Intérimaire Roselin Bly a marqué d’emblée son indignation face aux images dégradantes et humiliantes de son leader, le Ministre Charles Blé Goudé ;
- Le processus de réconciliation nationale qui pourrait être mis en mal avec :
- Un éventuel transfèrement de Charles Blé Goudé à la Haye ;
- La libération des prisonniers politiques à contre-gouttes malgré les promesses du Chef de l’état ;
- L’engagement du COJEP pour une réconciliation sincère et véritable etc.
Au regard de toutes ces préoccupations, le COJEP a sollicité une implication plus active des Etats Unis, pour la stabilité et une paix durable en Côte D’Ivoire.
L’ambassade, par la voix de Sarah Gardiner, Secrétaire aux Affaires Politiques et Economiques, a salué la démarche et l’initiative du COJEP et s’est engagée à jouer pleinement sa partition.
Il est à noter que cette audience s’est déroulée dans un bel esprit.
Roselin Bly était accompagné de Martial Yavo, Docteur Patrice Saraka, Touré Ibrahim Dubois, Secrétaire National chargé des Affaires Diplomatiques, Adja Oula, Secrétaire Nationale à la Mobilisation et N’Doli Michel, Secrétaire National chargé de l’encadrement des coordinations de la Zone Sud ».
Après lecture de ce mini-reportage du camarade Saraka, l’on est tenté d’apporter certains éléments nouveaux démontrant l’amateurisme et la naïveté de nos camarades du COJEP.
Est-il encore utile de rappeler que ce sont les Etats Unis et la France qui activèrent les sanctions onusiennes contre Charles Blé Goudé en 2007, pour dit-on s’être opposé au processus de paix ?
Charles Blé Goudé est encore soumis à des sanctions onusiennes à savoir gel des avoirs et interdiction de voyager. Les sanctions onusiennes doivent être revues chaque 6 mois. Ce qui ne fut pas le cas depuis 2007 jusqu’au 17 Janvier 2013. Depuis le 17 Janvier 2013, Charles Blé Goudé n’est techniquement plus une menace pour la paix. Par conséquent, les Etats Unis et la France auraient pu lever toutes les sanctions contre Charles Blé Goudé. Que nenni !
Les sanctions même étant illégales, sont maintenues jusqu'à ce jour. Que faut-il donc espérer de ces occidentaux ? Absolument rien !
La liberté s’arrache et ne se décrète pas. Voilà la preuve de l’amateurisme de nos camarades.
Aussi, il est à noter que les africains aiment jouer les rôles de gros enfants, toujours à prendre les occidentaux à témoins ou les interpeller pour ceci ou cela.
Ne savent-ils pas, ces ivoiriens que c’est cette même communauté internationale (France, Etats Unis et Grande Bretagne) qui installa M. Ouattara et son contingent d’illettrés au pouvoir ? Pourquoi tournerait-elle le dos à M. Ouattara même si ce dernier est mourant ? Qu’est-ce que le COJEP ou le FPI peut leur offrir en retour ?
M. Ouattara a bradé tout le pays à ses soutiens occidentaux. Les dernières sociétés d’état furent bradées à des francs symboliques courant Novembre 2013. Le COJEP encore moins le FPI ne sont point en position de négocier un allégement de traitements pour eux-mêmes et leurs militants. En lieu et place, la France et les Etats Unis leur donnent des instructions fermes de ne point dérailler le processus de réconciliation à travers une série d’actions sur le terrain. En retour ils leur promettent une entrée au gouvernement et la promesse de ne point publier les noms des milliardaires du parti ayant des comptes à l’étranger ou dans les paradis fiscaux, sans oublier le financement du parti par la communauté internationale par la petite porte, chose que le Président Gbagbo a rejetée de tout son être. Ceci explique le caractère amorphe de nos politiques.
Ils sont victimes de chantage pour leurs malversations en poste depuis 2000 à 2011. Ceci s’appelle diplomatie occidentale ou la carotte pour faire avancer l’âne.
La délivrance de nos états africains ne viendra jamais de nos hommes politiques souvent véreux et corrompus ou des occidentaux. Cette tâche noble revient exclusivement aux populations de se prendre en charge, de prendre leur destin en main et imposer leur dictature.
La dictature du peuple est souveraine et c’est un droit naturel. Le pouvoir est toujours dans la rue !
Fait à Londres le 10 Mars 2014.
Nick De Bessou
Juriste & Anthropologue Politique.
Président du FDRC
[Forum pour la Démocratie et la Résolution des Crises]
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