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Blog politico-juridique

La lutte pour l'Independance totale.

Publié le 11 Juin 2013 par Nick de Bessou

La lutte pour l’indépendance : Changer de tactiques pour atteindre notre objectif.

La semaine dernière, un journal Anglais « The Times », réputé pour ses analyses pertinentes, se posait des questions sur la mobilisation des ivoiriens de la diaspora autour du « président déchu » Laurent Gbagbo. Selon ce journal, le président Gbagbo a refusé de reconnaitre sa défaite, ce qui lui a valu son arrestation et transfert à la Haye pour crime contre l’humanité. En clair, les Anglais soutiennent que Ouattara est le « président démocratiquement élu avec 54,1% ». Par conséquent, ils ne comprennent pas l’acharnement sur Ouattara et la mobilisation sinon le ralliement autour du président Gbagbo.

Ce qu’il faut retenir ici, c’est que les européens de l’Union Européenne, n’ont toujours pas compris le sens de notre lutte ou le message véhiculé. Il y a à mon sens un déficit au niveau de la communication. Notre mobilisation dans la diaspora ne passe pas inaperçue mais elle demeure incomprise. C’est cela le sens de mon intervention : Changer de tactiques pour atteindre notre objectif.

Le weekend dernier, Abel Naki a laissé un post sur Facebook, qui en dit long sur notre combat. Il soutenait d’aller à l’essentiel. En clair, nous avons tout fait sauf l’essentiel. Le camarade Abel Naki me rejoint car la lutte pour aboutir doit être multidimensionnelle. Qu’est-ce que c’est l’essentiel ?

Pour ma part, l’essentiel c’est d’informer les européens et les autres nations de ce qui se trame dans notre pays. C’est aussi de libérer un président de la république et ses collaborateurs injustement embastillés à cause de leur politique nationaliste ou souverainiste. C’est aussi apporter un changement démocratique dans notre pays. C’est aussi garantir la souveraineté de notre pays, notre continent pour une meilleure gestion de nos richesses. C’est enfin développer nos pays et sortir de la pauvreté qui caractérise notre continent. Pour cela, nous devons mettre sur pied des stratégies claires et qui ne souffrent d’aucune ambiguïté. Ouattara a passé des années à diaboliser le pouvoir du président Gbagbo et par ricochet les patriotes et démocrates que nous sommes, subissons les conséquences. Nous passons aux yeux de ces occidentaux comme une menace permanente pour leurs intérêts en Afrique. Ce qui n’est pas le cas. Ces européens préfèrent travailler avec Ouattara qu’ils considèrent comme le moindre mal. Un travail de communication constructive et participative s’impose donc à nous.

Notre lutte est très noble. Nous cherchons un meilleur avenir pour notre continent. Nous voulons être des partenaires et non des assistés ou demandeurs. Nous voulons être dans le concert des nations. Nous exigeons notre respect et dignité dans le monde. Nous souhaitons marchander avec qui nous voulons sans représailles de la France. Nous voulons avoir notre propre économie, notre monnaie, notre indépendance financière et politique. Nous souhaitons être comme les autres pays asiatiques telles la Taiwan, la Thaïlande et même la Chine, qui dans les années 70 étaient au même niveau de développement que la Côte D’Ivoire. Ces pays asiatiques ont laissé notre pays à la traine depuis les années 80 jusqu’à nos jours. Nous avons accusé un sérieux retard à cause de la politique rétrograde et condescendante de nos dirigeants. Ces dirigeants sont prêts à brader les richesses de notre continent pour leur propre survie politique et financière, délaissant le peuple dans une misère sans pareille. C’est cette misère qui a inspiré le président Gbagbo à apporter une balance dans les rapports avec l’occident afin de jouir de nos richesses et rattraper le retard accusé. On nous parle de pays émergent en 2020 mais les conditions ne sont pas encore réunies. Nos dirigeants continuent toujours de brader nos richesses afin de s’enrichir et de se garantir une protection des occidentaux. On ne peut pas vouloir d’une chose et son contraire. Il est grand temps qu’on renégocie les contrats avec les occidentaux pour notre propre survie en tant que nations. C’est cela l’objectif de notre lutte. C’est cela, aller à l’essentiel. Que faire pour atteindre cela ?

La mobilisation a été et est exceptionnelle. Il ya eu des marches, sit-in et conférences. Il ya eu aussi des convois organisés pour soutenir le président Gbagbo à la Haye. Tout ceci est bien beau, mais la communication fait toujours défaut. Il faut lancer une véritable offensive diplomatique. L’offensive diplomatique loin de copier celle du FPI, sera d’informer l’opinion internationale. Pour ce faire, nous allons approcher nos députés dans les villes où nous résidons. Nous allons faire du lobbying auprès d’eux afin qu’ils nous donnent une plateforme comme l’assemblée nationale ou le sénat. Si cette option s’avère difficile, toujours avec le lobbying, provoquer un débat sur la Côte D’Ivoire dans ces lieux. La presse locale ou internationale se chargera de véhiculer notre message et l’essence de notre lutte. La prochaine étape, serait de chercher des partenaires sérieux parmi les pays émergents et certains pays occidentaux épousant nos idées. Tout changement démocratique, entraine des opportunités pour des investisseurs. Nous avons un grand retard à rattraper. Il nous faut construire des hôpitaux ou les équiper, des écoles à construire, des routes à faire, l’électrification de nos villages, l’approvisionnement en eau potable dans nos villes et villages, la modernisation de l’agriculture , sa diversification et son industrialisation, la création des PME/PMI, la réduction du chômage, la création de banques nationales pour l’investissement, la restructuration de l’armée, sa formation, sa fourniture en armes et équipement de pointe, la mise sur pied d’une véritable politique de contrôle d’immigration et d’identité etc. En clair, notre pays sera en chantier afin d’atteindre le retard accusé. Des partenaires sont indispensables à tout développement et cela ne veut pas dire brader nos richesses. Il faut avoir une politique claire de gagnant-gagnant et cela n’est pas négociable. Nous n’avons certes pas les moyens de développer nos pays faute de technologie mais nous pouvons l’importer comme ce fut le cas du Japon dans les années 60. De nos jours, la technologie est à portée de tous et importable. Il nous suffit de frapper à la bonne porte. Nous pouvons faire de notre pays, un pays émergent. Par conséquent, notre lutte doit faire sa mue et adopter de nouvelles stratégies. Ceci n’est pas trahir la lutte mais de la faire de façon scientifique et intelligente. Il faut connaitre la stratégie de son adversaire pour lui apporter la réplique. Si notre lutte tarde à porter fruits, c’est que Ouattara nous a fait passer pour des extrémistes et anti-capitalistes. Les occidentaux voient en nous une menace grave à leurs intérêts. Il faut leur expliquer que ce n’est pas le cas. Leurs intérêts et investissements seront protégés. Tout ce que nous demandons, c’est un vrai partenariat de gagnant-gagnant avec respect mutuel. Nous devons être libres de choisir nos partenaires sans provoquer la colère de la France. Nous devons être libres de sortir de la zone CFA et battre notre propre monnaie. Si tout ceci est réuni, nous serons alors sur la voie d’une indépendance totale et non celle de façade qu’on nous sert sur un plateau de bronze.

Mon appel va à l’endroit de nos leaders politiques, leaders d’opinion, militants, sympathisants, patriotes et démocrates de s’approprier cette nouvelle approche de notre lutte. Il faudra mettre de côté toutes les guerres de positionnement ou de leadership et travailler ensemble comme une machine. Le FPI, le COJEP, l’URD, Le CRI Panafricain, Le CPAD, Le Comité des Patriotes et toutes les autres organisations politiques doivent se retrouver sous une seule bannière afin de mener à bien l’offensive politique et diplomatique. Nous devons cesser de lutter en rang dispersé. Cela n’avance pas notre lutte et pérennise le pouvoir de Ouattara. Ouattara n’est pas inquiet car il pense avoir fait une communication parfaite. Il est temps qu’on lui apporte la réplique partout et l’exposer pour le véritable dictateur et génocidaire qu’il est.

Nick De Bessou.

Juriste et Anthropologue Politique

Président du FDRC

(Forum pour la Démocratie et la Résolution des Crises)

11.06.13

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