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Blog politico-juridique

A quand la liberation de Simonne Gbagbo et Charles Ble Goude?

Publié le 2 Mars 2014 par Nick de Bessou

Côte D’Ivoire : A quand la libération de Simonne Gbagbo et Charles Blé Goudé ?

Entre La justice ivoirienne et la CPI sous fond de réconciliation !

La Côte D’Ivoire se dit résolument engagée dans le processus de paix, stabilité et réconciliation. Ou est-ce vraiment le cas ? De toutes les façons et en toute honnêteté, l’opposition s’est résolument engagée dans le processus en posant des actes concrets çà et là. Les exemples sont légions à savoir envoyer des délégations à l’extérieur afin d’encourager les exilés à rentrer, le retour de certaines grosses pointes de l’administration Gbagbo, des discours conciliateurs, des négociations avec le régime tortionnaire Ouattara et l’appel à chacun des meetings afin d’encourager les uns et les autres à embrasser la réconciliation sans pour autant faire de « préalables ».

Cependant, qu’est-ce que ceux d’en face ont-ils fait en termes réels pour le compte de la réconciliation ? Absolument rien ! Des discours pompeux afin de distraire les populations et la communauté internationale.

Aussi la mise en place de certaines structures telles la CDVR et le PNCS afin de distraire la communauté internationale et démontrer de la bonne foi de M. Ouattara de souhaiter la réconciliation des ivoiriens. En réalité, le Chef d’état ivoirien sabote toutes ces structures en les mettant dos à dos dans une compétition pour plus de budget et une feuille de route selon les aspirations du régime Ouattara.

En ce qui concerne la CDVR, elle a rendu public ses activités le 14 Décembre 2013 et attend désormais plus de fonds et une feuille de route avant de réellement réconcilier les ivoiriens. Le hic est que le Chef d’état a nommé un allié du RHDP, acteur et témoin de la crise politique affectant le pays afin de réconcilier les ivoiriens. Un tel personnage, acteur et témoin ne peut être juge dans une affaire le concernant. C’est cela, saboter le processus de réconciliation.

Si M. Ouattara tenait réellement à réconcilier les ivoiriens, il aurait organisé une série de rencontres avec les différentes couches de la société afin de recueillir leurs avis avant de mettre en place une quelconque structure pouvant réconcilier les ivoiriens. Au lieu de cela, il s’était empressé au lendemain de sa victoire militaire et sous la pression de la communauté internationale de créer la CDVR par un décret en Juillet 2011. Trois ans plus tard, les ivoiriens ne sont toujours pas réconciliés et se regardent encore en chiens de faïence. N’est-ce pas une preuve tangible que sa « solution » était la mauvaise et que cela n’inspire toujours pas confiance aux ivoiriens longtemps meurtris ? Que faut-il alors faire ? Brûler la CDVR ou la remplacer ? A notre humble avis, une nouvelle équipe plus indépendante et inspirant plus de confiance peut prendre les rênes de la Commission afin de faciliter une réconciliation réussie et parfaite.

En ce qui concerne le PNCS (Programme National de Cohésion Sociale) aussi dirigée par une proche des Ouattara, n’inspire aucune confiance. En réalité, le PCNS devait s’installer après que la réconciliation soit faite et effective à fin de solidifier la paix et la cohésion sociale. L’on ne peut parler de cohésion alors que les ivoiriens ou certains ivoiriens haïssent leurs compatriotes. Voilà pourquoi la création de cette structure fut un autre effort de sabotage.

Il est à retenir que le régime Ouattara ne veut même pas entendre parler de réconciliation tant que les « criminels » du FPI aient payé pour leurs supposées malversations.

En clair, justice avant réconciliation. Ceci explique la trop grande population des pro-Gbagbo en détention et les mandats d’arrêt internationaux contre un bon nombre en exil ou dans la diaspora. Il y a une politique manifeste de faire payer tous les crimes aux pro-Gbagbo. Aucune politique dans le sens de décrisper l’atmosphère avec la cessation des poursuites judiciaires et des propositions de loi afin d’amnistier, dédommager, restituer et réinsérer les pro-Gbagbo en « captivité » depuis le 11 Avril 2011.

Avec une pareille attitude, il est visiblement clair que le régime parle de réconciliation mais dans la pratique ne la souhaite pas.

Réconcilier les ivoiriens serait dans un premier temps, essayer d’identifier les causes profondes de la crise ivoirienne, ce qui dans la réalité forcerait le Chef d’état à expliquer son choix pour la rébellion et la guerre civile en lieu et place d’une alternance démocratique et le strict respect de la Constitution de Juillet 2000 votée à 86% par les ivoiriens y compris le RDR. Ceci pourrait donner une publicité adverse au mentor du RDR, qui ne raffole pas l’humiliation. Si la réconciliation devait aborder certains sujets sans parler des véritables causes de la crise ivoirienne ou les EGR, M. Ouattara se prêterait volontiers à cet exercice. Voilà en clair l’individu. Il refuse de prendre ses responsabilités et les assumer. Ce sont les autres selon lui et son entourage qui sont les fautifs. D’ailleurs c’est toujours leur attitude. Cela s’explique par l’arrestation arbitraire des pro-Gbagbo et la détention de certaines personnalités telles Simonne Gbagbo et Charles Blé Goudé. Sont-ils au RDR résolument engagés dans le processus de paix, stabilité et réconciliation ? La question reste ainsi posée.

Les ivoiriens dans leur grande majorité souhaite ardemment la réconciliation afin de mettre un terme à la crise vieille de 20 ans. Seulement les tenants du pouvoir actuel ne sont pas du tout francs avec les politiques de l’opposition et les populations. Ils passent le clair de leur temps à intimider, menacer ou faire du chantage à l’opposition dans un environnement favorable à la politique des vainqueurs sur les vaincus, un peu à l’image de l’Allemagne annexée et le procès de Nuremberg à la fin de 1945. Les politiques ou l’opposition est victime d’un chantage sans pareil afin d’accommoder les humeurs du vénéré souverain immortel, M. Alassane Dramane Ouattara. Le régime ne donne aucune garantie concrète mais elle force à travers chantage et autres formes d’intimidation afin de forcer l’opposition à faire le boulot du régime en encourageant les populations et certains dignitaires du parti du Président Gbagbo à parler et agir au nom de la réconciliation. Certains sont rentrés malgré eux afin de démontrer leur bonne foi et leur engagement pour la réconciliation. Cependant, leurs biens immobiliers sont toujours illégalement occupés ainsi que leurs avoirs encore gelés. Comment pouvons-nous parler de l’engagement du régime Ouattara pour la réconciliation ?

Le FPI sous la présidence de M. Affi a fait tout en son pouvoir afin de démontrer sa bonne foi et mettre un terme à la crise afin d’amorcer réellement le chapitre politique et non favoriser un état de sans droit et lois. L’on ne peut plus espérer de ce parti et des autres entités politiques du pays. Tous pour autant qu’ils soient, ils ont joué à fond leur partition. Qu’est-ce qui coince du côté du régime ? Pourquoi les lois et autres grandes décisions tardent toujours à voir le jour ? Là se trouve toute la problématique. Que souhaite-t-il réellement, le Chef d’état ?

En ce qui concerne la détention prolongée de Simonne Gbagbo et Charles Blé Goudé, il serait interessant d’en parler afin de clarifier un certain nombre de choses.

Le régime a fait arrêter un grand nombre de dignitaires de l’ancienne administration dès la chute d’Abidjan en Avril 2011. Certains furent provisoirement libérés et d’autres y sont encore. Parmi ceux-là se trouvent deux personnalités LMP : Simonne Ehivet Gbagbo et Charles Blé Goudé. Ces deux personnes sont des figures de proue de l’opposition contre la rébellion nordiste financée par M. Ouattara. Ce sont des personne qui empêchèrent à travers larges meetings et discours toutes les velléités démesurées et présidentielles d’un certain Alassane Dramane Ouattara, Chef de la rébellion armée et Chef d’un parti politique instrumentalisé à bloc afin de broyer du LMP ou les sudistes.

L’arrestation de ces personnalités est un trophée personnel pour M. Ouattara et ses suiveurs illettrés, une sorte d’otages politiques afin de diriger les débats politiques en Côte D’Ivoire. Avoir en détention Simonne Gbagbo et Charles Blé Goudé, c’est aussi avoir l’âme du pouvoir Gbagbo et de la résistance. M. Ouattara sera à même de faire chanter ses opposants en soit essayant de menacer la sureté ou la vie de ces détenus ou de menacer de les transférer à la CPI. C’est justement ce chantage et ce soit disant bras de fer engagé avec la CPI pour le transfèrement de Simone Gbagbo et de Charles Blé Goudé.

Les accusations pesant sur les deux personnalités LMP sont en réalité des plaintes de l’ex rébellion et non suite à des enquêtes minutieuses de la CPI. En d’autres termes, c’est l’état de Côte D’Ivoire qui détient ces deux personnalités et non les détenir en attendant le transfert en direction de la Haye.

Aussi, il est intéressant de savoir que la CPI est une cour complémentaire et non le premier choix comme un instrument de justice. En d’autres termes, il faudra à l’état de Côte D’Ivoire de prouver qu’il est incapable de les juger au pays soit parce que le système judiciaire s’est totalement effondré (absence de palais de justice et absence de personnel) ou pour des raisons politiques. Uniquement dans ces conditions, la CPI peut prendre sur elle l’entière responsabilité de juger les accusés. Est-ce réellement le cas ? Absolument pas !

Dès la prise d’Abidjan, pour des raisons de sécurité, certains services ne fonctionnaient pas comme il fallait s’y attendre. Le personnel a pris un long temps afin d’observer l’indice sécuritaire avant de s’aventurer dehors. Après quelques mois, les choses se sont progressivement rétablies et les premiers procès ont vu le jour à savoir les procès de M. Laurent Akoun et du Général Dogbo Blé, dont le cas fut envoyé à la Cour Suprême afin d’être entendu le 27 Février 2014 puis rejeté en délibéré au 24 Avril 2014 afin de situer sur sa recevabilité ou non. En clair, le système judiciaire fonctionne à merveille. Par conséquent, les camarades peuvent être jugés en toute liberté au pays.

Le véritable problème est que la justice ivoirienne est à sens unique et très partisane. Aucun élément des FRCI ou des dignitaires du régime actuel ne furent inquiétés par la justice ivoirienne, malgré les rapports accablants des ONG telles Amnesty International et Global Human Right Watch. C’est cela le hic dans cette affaire politico-juridique. Comment prouver à la face de communauté internationale que la justice ivoirienne est compétente et indépendante et enfin qu’elle accordera un procès équitable à nos deux camarades ? En d’autres termes, le bras de fer engagé avec la CPI est une fausse guerre car perdue d’avance.

Cependant, le régime a le pouvoir de tout arrêter avant le transfert de nos camarades. Il s’agira pour l’état ivoirien de les amnistier au nom de la réconciliation afin que nos camarades recouvrent la liberté définitive.

La CPI ne serait même plus en mesure de les poursuivre car les preuves en leur possession sont toutes issues du régime ivoirien. Si une juridiction annule un procès contre certaines personnes sur la base de certaines preuves, toute autre juridiction ne peut plus s’en servir afin de juger les mêmes personnes.

Si la CPI souhaite juger nos camarades, elle devra faire de nouvelles enquêtes et trouver d’autres preuves et non s’appuyer sur les anciennes preuves.

En clair, si M. Ouattara souhaite la libération de nos camarades, il peut le faire à la minute. Cependant, il ne le souhaite pas car dans les faits ces deux camarades ne changeront jamais leur perception de M. Ouattara même s’ils s’engagent dans le processus de paix, stabilité et réconciliation. Ils seront et demeureront des opposants farouches de M. Ouattara et son régime, ce qui peut faire chanceler la trop fragile structure de son pouvoir. C’est un risque qu’il n’est pas prêt à prendre avant les échéances de 2015. Il pourra certainement le faire, une fois sécurisé dans le fauteuil présidentiel. Le même procédé pourra aussi s’appliquer au Président Gbagbo. Par conséquent, il est fort probable que le Président Gbagbo et nos deux camarades recouvreront la liberté définitive passées les échéances de 2015. Telle est la réalité et le ralentissement du procès du Président Gbagbo. Toutes les bonnes intentions et le dynamisme de Me Altit se résumeront en une volonté politique et non juridique. Le procès de nos camarades est plutôt politique sous fond ou maquillage juridique.

Certains zozo ont cru en leur popularité et leur Access au pouvoir Ouattara, qu’ils se sont donnés la mission cavalière de vouloir libérer le Ministre Charles Blé Goudé. Depuis près de deux semaines, toujours aucune annonce d’une prochaine libération du Président du COJEP. La distraction a assez duré !

L’entière responsabilité de la libération du camarade-leader est de l’unique ressort de sa famille politique ou mouvement politique, le COJEP. Il pourra pour faire tache d’huile en se faisant accompagner par un nombre de partis politiques pendant les discussions ou le lobbying.

Le FPI doit prendre bonne note et orienter ses actions vers le régime Ouattara afin qu’il démontre par des actes concrets sa partition dans le processus de paix, stabilité et réconciliation. Il faudra lui demander s’il est pour la réconciliation des ivoiriens ou pour le statut quo ? C’est cette tâche ou option qui s’offre au Chef de l’opposition ivoirienne. Les meetings et conventions sans oublier les discours ne libèreront jamais nos camarades. Il faudra mettre en place une stratégie bien huilée afin de mettre le régime dans une situation inconfortable ou intenable. Le véritable blocage n’est pas l’opposition mais plutôt le Chef d’état ivoirien. Ce fut depuis belle lurette son jeu. Il est grand temps qu’il soit interpellé afin de s’engager avec conviction et foi dans le processus de réconciliation. La liberté de nos camarades en dépend énormément.

Lorsque l’argent et le pouvoir poussent l’homme à l’arrogance, la maladie ou la mort viennent lui rappeler d’où il vient et où il va » Proverbe Tibétain.

Le Président Affi avait solennellement demandé aux ivoiriens de prier pour le prompt rétablissement de M. Ouattara pour que ce dernier puisse faciliter la réconciliation. La prière fut exaucée et il est parmi les siens depuis un certain temps. Il est alors impératif de lui rappeler d’où il vient et où il va avec le bateau ivoire et la réconciliation. Cela doit être fait sans faux fuyant et en toute sincérité. Les ivoiriens aspirent à plus de paix, stabilité et de développement économique capable d’améliorer leur bien-être. L’heure a enfin sonné afin que M. Ouattara clarifie réellement sa position en ce qui concerne la réconciliation. Il ne s’agit plus de discours mais plutôt d’actions concrètes sur le terrain avec l’adoption de lois pertinentes avant les échéances de 2015. C’est tout ce que l’on attend de cet homme d’état. Nous lui rappelons une fois de plus les articles 2 et 34 :

« Article 2

La personne humaine est sacrée.

Tous les êtres humains naissent libres et égaux devant la loi.

Ils jouissent des droits inaliénables que sont le droit à la vie, à la liberté, à l'épanouissement de leur personnalité et au respect de leur dignité.

Les droits de la personne humaine sont inviolables. Les autorités publiques ont l'obligation d'en assurer le respect, la protection et la promotion. Toute sanction tendant à la privation de la vie humaine est interdite ».

« Article 34

Le Président de la République est le Chef de l'Etat. Il incarne l'unité nationale. Il veille au respect de la Constitution.

Il assure la continuité de l'Etat. Il est le garant de l'indépendance nationale, de l'intégrité du territoire, du respect des engagements internationaux ».

Avant de clore notre article, nous nous posons la question de savoir si l’opposition ne joue pas dans les mains de M. Ouattara pour des intérêts personnels et égoïstes qu’elle tente de voiler ? Sont-ils sans blâmes de sorte qu’ils soient libres de s’exprimer sans être victimes de chantage et de représailles ? Sont-ils peut-être « corrompus » ou certains auraient acquis leurs « biens de façon illicite », faisant d’eux des victimes de chantage et d’intimidation ?

Si c’est le cas, ils doivent avoir le courage de se repentir devant les populations afin que celles-ci leur pardonnent leur égarement. Ils doivent avoir le courage d’implorer le pardon des populations et se libérer de toutes pressions extérieures aveuglant leur jugement et leurs actions. Le faisant, le régime ne pourra plus utiliser leur fortune « mal acquise » comme un moyen de pressions. Cela aura pour effet de faciliter les rapports de force entre partis et entre partis et le régime en place. La corruption fait de nous des esclaves dans la main de certaines personnes ou entités mal intentionnées comme le régime actuel ou la communauté internationale. C’est d’ailleurs pour cette raison que le Président Gbagbo ne voulait point être associé à l’argent afin d’être libre de s’exprimer comme il l’entendait. La parole est sacrée. Elle libère l’individu. Elle transforme l’individu et la société. C’est un droit naturel avant d’être un droit constitutionnel. Il ne faut jamais la perdre. La parole est Dieu et Dieu est souverain comme il a souhaité que le peuple le soit à son image.

Je vous laisse avec cet extrait d’un des discours du Président Gbagbo :

«Le jour où je suis devenu Président de la République, j’ai réuni tous mes enfants. Je leur ai dit : «Ce poste, je vais l’occuper avec honneur. Je vais faire en sorte qu’on ne dise jamais que votre père a volé 5 francs. Je vais faire en sorte que celui qui porte mon nom n’ait pas honte. Je vais faire en sorte qu’on ne regarde pas mes enfants en disant : «Voilà le fils du voleur, le fils du traître, le fils du mythomane, le fils du génocidaire...». Mais vous, le seul héritage que je vous laisse, comprenez-le dès aujourd’hui ». LAURENT GBAGBO

Ensemble pour une Afrique forte !

Fait à Londres le 2 Mars 2014.

Nick De Bessou

Juriste & Anthropologue Politique.

Président du FDRC.

[Forum pour la Démocratie et la Résolution des Crises].

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La Premiere Dame Simonne Ehivet Gbagbo et le Ministre Charles Ble Goude.

La Premiere Dame Simonne Ehivet Gbagbo et le Ministre Charles Ble Goude.

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