Le clan Ouattara et la Réconciliation : Avez-vous dit Réconciliation ou distraction ?
Le gouvernement ivoirien ne rate aucune occasion pour nous remplir les oreilles quant à la réconciliation. L’on entend par-ci par-là, réconciliation ! C’est à croire qu’ils sont obsédés par la réconciliation. Mais de quelle réconciliation parlons-nous ? La réconciliation calquée sur le modèle Sud-africain ou la réconciliation version Ouattara ?
Pour ce qui est de la réconciliation calquée sur le modèle Sud-africain, les adversaires politiques tels Nelson Mandela et Pieter Botha se sont assis autour d’une table, après la libération du premier. Ils ont franchement discuté des problèmes raciaux créés par l’Apartheid. Ils se sont compris et ils ont décidé de faire de leur pays, un pays arc-en-ciel.
Qu’en est-il de la réconciliation version Ouattara ? Là se trouve toute la problématique.
L’on ne sait pas grand-chose de sa politique ou de ses intentions pour une réconciliation réussie. Le gouvernement ivoirien n’a jamais posé d’actes concrets en faveur de la réconciliation. Aucune loi ou projet de lois favorisant le retour des exilés, la libération des prisonniers politiques et militaires, la restauration de l’état de droit, la démocratie, la sécurité des personnes et des biens, l’accès pour tous aux media nationaux etc. La création en juillet 2011 de la CDVR n’a pas non plus apporté un semblant d’union nationale. Le Président de cette structure, M. Banny n’a jamais engagé de débats avec l’opposition, les exilés et le Président Gbagbo. Cet homme n’a jamais vertement ou ouvertement critiqué les abus de pouvoir, abus des droits de l’homme, enlèvements et assassinats des pro-Gbagbo. Aussi, le FPI a posé un certain nombre de conditions qui furent rejetées du revers de la main. En clair, aucune motivation politique de la part du parti-état ivoirien.
Qu’en est-il de la distraction offerte aux ivoiriens ? Sur ce plan, le RDR est passé maitre dans le domaine. Des concerts pompeusement baptisés concerts de la paix et réconciliation, avec la participation des nombreux artistes tels Alpha Blondy, Magic System, Yodé et Siro, Meiway, Billy Billy pour ne citer que ceux-là, furent organisés à travers le pays. L’affluence à ces concerts fut très minime. Les ivoiriens ont boudé voire boycotté ces concerts jugés d’insensés et d’inappropriés à cause des prisonniers politiques, des exilés et de la famine dont ils sont victimes. D’autres concerts furent organisés avec la participation de Rihanna et Chris Brown, des artistes afro-américains. Les artistes tels Billy Billy ont daigné porter haut la douleur des ivoiriens en implorant le Chef d’état ivoirien à libérer les prisonniers et faire rentrer les exilés. Il n’y a eu aucun suivi, aucune décision politique, aucun projet de lois favorisant la réconciliation. Plus de 8 mois après, le RDR et son mentor n’ont toujours pas réconcilié les ivoiriens. Cependant, ils ont le culot de faire porter le chapeau au FPI.
Je vous propose un extrait du monologue du sieur Joël N’Guessan (Porte-Parole Principal du RDR) dans Soir Info No 5645 du mardi 16 juillet 2013 à la page 2 :
« La réconciliation, ils (FPI ndlr) n'en veulent pas. Cette arrogance, ce mépris après avoir écouté Miaka Ouretto et Dano Djedje, je trouve cela très déplacé.
C'est du mépris pour les victimes de la crise. Bientôt, nous allons demander au président Alassane Ouattara de ne pas s’intéresser à eux. Nous comptons lui dire de concentrer ses énergies à répondre aux préoccupations des ivoiriens….S’ils nient leurs responsabilités dans la crise, c’est la justice qui s’occupera du reste. Qu’ils ne s’attendent pas, dans ce cas, à une quelconque amnistie… ».de concentrer ses énergies à répondre aux préoccupations des ivoiriens ...S'ils nient leurs responsabilités dans la crise , c'est la justice qui s'occupera du reste. Qu'ils ne s'attendent pas , dans ce cas , à une quelconque amnistie..."
[Soir Info n° 5645 du Mardi 16 Juillet 2013, page 2]
L’on se croirait à un festival comique avec cet homme de peu de valeurs intrinsèques, de dignité, d’honneur et de reconnaissance à l’endroit de son bienfaiteur d’hier, le Président Gbagbo. Nous ne savons pas si cela doit nous faire rire ou désespérer pour notre pays. Un malade mental, menaçant la vie et la liberté d’honnêtes citoyens, grâce à ses acquaintances avec le Chef d’état et au-delà la gestapo du parti-état, les FRCI et le CCDO.
De quelles ivoiriens parle-t-il ? Des ivoiriens venus de la sous-région ou ceux qu’ils font torturer à longueur de journée ? De quelles préoccupations des ivoiriens ? Les terres et plantations aux nouveaux ivoiriens, leurs droits constitutionnels, leur droit au vote pour les présidentielles de 2015 ? Les vrais ivoiriens, si Joël N’Guessan avait un fauteuil roulant pour ses déplacements, il aurait su que les populations meurent de faim, sont jetées à la rue ou en prison, perdent leurs emplois au profit des zélés du RDR ou des démobilisés des FAFN, grâce à la politique « généreuse » du Chef d’état, communément appelée VIVRE ENSEMBLE. Oui, les ivoiriens sont « très reconnaissants » et implorent le pardon du roi Ouattara pour plus de misère dans leur vie.
Joël N’Guessan parle de justice. De quelle justice ? Les pro-Gbagbo sont déjà victimes d’une justice sélective et partisane. De quoi avons-nous peur après les corollaires de la justice des vainqueurs ? Il leur reste à nous pendre par les pieds, eux qui ont l’autorisation de disposer de notre vie comme ils l’entendent.
Qui est cet individu (Joël N’Guessan) peu recommandable qui se donne des allures de personnalités politiques et de donneur de leçons ?
Le sieur Joël N’Guessan aurait trainé sa bosse partout, oui partout comme le fait Fologo ou Blondy. C’est un mendiant politique ambulant qui utilise son infirmité pour se nourrir. Aux dernières nouvelles, son bienfaiteur fut le Président Gbagbo qui l’a sauvé in extremis des griffes des rebelles, lui donnait régulièrement de l’argent pour subvenir à ses besoins et régler ses lourdes dettes. Il appelait avec beaucoup d’affections, son bienfaiteur en termes de « Papa », lui un promotionnel du Président Gbagbo. Aujourd’hui, il est propulsé à la tête du porte-parolat du RDR, lui le Baoulé parmi les Dioula. Il pense occuper un poste stratégique, un poste qui lui ouvrirait beaucoup de portes. Son militantisme forcé et son zèle d’escroc, sont les seuls atouts politiques qu’il apporte au RDR.
La réalité, est que le sieur Joël N’Guessan est considéré comme un « Boussoumani » et un « Barakoro ». Il n’est pas considéré comme une pièce maitresse du RDR. Il est de la mauvaise ethnie ou du mauvais groupe ethnique et religieux. Par conséquent, son sort est scellé d’avance. Il ne peut avoir de promotions au sein du parti, malgré son zèle et ses menaces à l’endroit des pro-Gbagbo. Lui l’intellectuel soit disant, fut royalement ignoré en faveur d’une analphabète comme Kandia Kamissoko Camara, au poste de Ministre de l’Education. Si cet homme avait une sorte d’intelligence, il aurait vite compris qu’il est le Baoulé de service, le boy du parti et rien d’autre. Le rattrapage ethnique fait aussi de lui une victime au sein de son parti. Hélas, il est impossible de raisonner un idiot. Il a fait la manche à la grande mosquée d’Abidjan (Présidence) sans succès. Avec ses atouts, il devrait joindre le groupe de mendiants professionnels devant la mosquée de la Riviera ou celle d’Adjamé. C’est son seul salut. Ses frères du PDCI n’en veulent plus car il est « damaged good » ou un produit endommagé. Il fait tristement partie des célèbres mendiants politiques tels Fologo et Blondy. Ses menaces de roitelet nazi ne sauraient intimider les ivoiriens. Il peut toujours aboyer comme le chien de garde sans crocs, cela n’empêchera pas les ivoiriens de balayer leur pouvoir illégal, moribond, liberticide et génocidaire. Il doit désormais le reconnaitre que c’est peine perdue et que nous avançons inéluctablement vers la fin du règne RDR. C’est une question de temps et Joël N’Guessan n’est pas Dieu pour arrêter le temps.
Fait à Londres le 17 juillet 2013.
Nick De Bessou
Juriste & Anthropologue Politique.
Président du FDRC.
(Forum pour la Démocratie et la Résolution des Crises)