Une communication réussie pour une résistance victorieuse.
La communication est très importante dans toutes les résistances, révolutions et guerres. La communication fait gagner des batailles et même des guerres. L’on peut se servir des media pour affaiblir son adversaire ou son ennemie. La communication peut désarmer des âmes ou démotiver les plus farouches guerriers.
Depuis le début de notre résistance, nous avons été victimes d’une communication agressive venant des appareils médiatiques occidentaux. Les informations sont manipulées à souhait pour causer ou infliger des dégâts énormes dans le camp adversaire. Seules les informations pouvant nous nuire et par ricochet élever le camp adverse passent en boucle. Nous n’avions pas cette contrebalance pour réduire les effets nocifs de cette bataille médiatique. Pour nous, il était plutôt question de multiplier les marches et sit-in pour démontrer notre force de mobilisation et notre attachement à la cause. C’est bien noble. Cependant, que des milliers de « patriotes » se réunissent à la Place de la République sans que cela ne soit diffusé au-delà de nos frontières, devient un exercice sans effet.
Que faut-il donc savoir en matière de communication ?
La résistance a ses moyens de communication et son audience sans oublier son network. C’est un atout puissant et nous le négligeons par méconnaissance ou par manque de confiance. Nous réagissons plus aux articles occidentaux au lieu d’en produire et faire la une. Nous sommes réactifs au lieu d’être proactifs. C’est cela négliger l’aspect communicationnel. Ce ne sont pas la technologie et les compétences qui manquent au sein de la résistance. Nous n’avons pas réellement embrassé la technologie et les voies et audiences qui s’offrent à nous. Les temps ont véritablement changé depuis le multipartisme en 1990 à nos jours. Les informations ne sont plus dispatchées depuis un centre quelconque mais peut provenir d’un cyber café, d’un individu, d’un groupement politique, de cyber activistes etc. En d’autres termes, l’information est désormais à la portée de tous grâce à l’internet, les réseaux sociaux etc. Ceci veut dire que nous avons désormais le pouvoir de faire de la communication ou des informations ce que nous souhaitons, bien entendu à notre avantage. Nul n’est maitre de l’information de nos jours. L’information a été vulgarisée, ce qui dans les faits est une chose à notre avantage. Par conséquent, nous pouvons créer le buzz, les scoops et autres et cela fera le tour du monde. Il n’y aura aucune censure à craindre. Nous sommes les maitres de nos informations et les publions dans le format qui puisse atteindre la plus grande audience. Avec l’internet par exemple, tous les ordinateurs et centrales sont liés entre eux. C’est cela la toile d’araignée ou le web. En clair, nous avons un outil de travail aussi puissant que France 24 ou RFI.
Nos adversaires politiques, malgré les tares qu’on leur attribue, ont vite compris l’importance de la communication dans une bataille ou guerre. Prenez l’exemple des trois femmes d’Abobo supposées être des victimes d’explosion d’obus. L’information a fait rapidement le tour du monde, créant des réactions en chaine. Plus tard, la vidéo a révélé les incongruités et anomalies de cette sordide mascarade. Mais pour le pouvoir du Président Gbagbo, c’était déjà trop tard. Il fut sanctionné par l’ONU avec une résolution autorisant l’Armée française et l’ONUCI à détruire les armes lourdes de l’Armée ivoirienne. Voilà en substance le poids de la communication de nos jours. Il faut créer le buzz, les scoops et créer des réactions en chaine. C’est cela qui nous avait fait gravement défaut.
Que faut-il donc faire ?
La résistance est appelée à embrasser la technologie, à investir dans les réseaux médiatiques tels les suppôts électroniques, internet, Facebook, Twitter et les quotidiens. La communication doit devenir la priorité des priorités dans notre combat. La communication a gravement failli pendant la crise. Nous devons apprendre à partir de nos erreurs du passé et adopter les mêmes stratégies que nos adversaires. Ils ont très vite compris l’importance de la communication pour influencer le cours des évènements. Ils ont utilisé la presse pour diaboliser nos leaders politiques avec le Président Gbagbo en tête. Nous devons nous servir de nos appareils médiatiques et électroniques pour rétablir la vérité mais et surtout imposer notre vision, notre idéologie, notre combat pour une forte et large audience. Nous devons faire la une de l’actualité avec nos écrits et publications. Nous devons être proactifs et occuper le terrain sinon l’information. Nous avons à notre portée la technologie et la compétence. Nous devons nous en servir pour mener à bien notre combat. Notre combat sera une victoire éclatante si nous nous servons de la presse et des outils à notre disposition.
Les démocrates et activistes politiques sans oublier les sympathisants doivent s’investir totalement dans le combat que nous menons. Les marches et sit-in sont des moyens de pression. Cependant, la communication peut nous faire gagner la guerre. Nous serons maitres de nos informations et le relai pour nos populations. Nous avons le devoir de sortir nos populations de l’ignorance dans laquelle les media occidentaux et nationaux les maintiennent. Nous devons les instruire, les éduquer, les former et les transformer afin qu’ils comprennent le sens de notre combat et qu’ils viennent grossir le nombre des démocrates. La communication se chargera de porter partout notre message.
Les hommes et femmes de la communication doivent être soutenus, aidés dans leur difficile tâche de nous informer et de nous éduquer. Ils prennent des risques énormes pour nous apporter les informations. En retour, nous devons investir dans ces organes de presse, quotidiens ou journaux en ligne. C’est un devoir civique d’apporter sa contribution financière à ces hommes et femmes des media. Il faut faire vivre les media et le personnel afin qu’ils continuent à nous informer en temps réel. Ne commettons pas les erreurs du passé. Nous sommes dans cette situation à cause de notre négligence de la communication. Nous devons envahir ces organes en leur apportant le soutien financier au nom de la cause, de la résistance. Si nous souhaitons gagner cette guerre, nous avons le devoir d’embrasser la technologie et faire vivre nos organes de presse. Notre contribution financière sera à portée de notre bourse. Si chacun versait un minimum de 1000 FCFA pour ceux qui sont en Afrique et 10 Euro pour la diaspora, nous aurons mis en place des organes forts qui résisteront les intempéries de toutes sortes.
Fait à Londres le 20 juillet 2013.
Athalie Orsot
Administratrice Générale du FDRC
(Forum pour la Démocratie et la Résolution des Crises)