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Blog politico-juridique

ALGÉRIE-RESTE DU CONTINENT NOIR-MONDE : L’ALGÉRIE PORTE DE L’AFRIQUE OU PORTE DU TERRORISME INTERNATIONAL ET DE TOUTES LES VIOLATIONS DES DROITS DE L’HOMME [2].

Publié le 6 Novembre 2014 par Nick de Bessou

ALGÉRIE-RESTE DU CONTINENT NOIR-MONDE : L’ALGÉRIE PORTE DE L’AFRIQUE OU PORTE DU TERRORISME INTERNATIONAL ET DE TOUTES LES VIOLATIONS DES DROITS DE L’HOMME [2].

LE MIRAGE ALGERIEN OU LA FAUSSE EMERGENCE ALGERIENNE

 

[DOSSIER EXCLUSIF DU FDRC ET DU GROUPE MÉDIA FDRC-MÉDIA.COM].

 

(Ames sensibles et paresseux intellectuels s’abstenir, svp).

 

L’Algérie est un pays très particulier en Afrique du Nord et au sein des relations Nord-Sud. Il est l’un des rares pays africains n’ayant point de dettes extérieures et/ou coloniales. C’est aussi le pays qui récemment offrit des millions de Dollars Américains à l’Administration Obama, afin d’aider ce pays dans la lutte contre le terrorisme international. Ce prêt est laissé à la discrétion des américains de le repayer ou de le conserver par devers eux, comme la contribution de l’Algérie pour  la mission commune, éradiquer le terrorisme islamiste et/ou international. Finalement, c’est le seul pays de l’Afrique du Nord à payer les dettes de 10 états subsahariens, comme une offensive de charme depuis le déclin ou la chute de « l’Empire Kadhafi » ou la Libye, tombée en désuètes et/ou en ruine totale depuis Octobre 2011.

L’Algérie attend désormais s’imposer comme le leader régional, la porte de l’Afrique et un pays ouvert à tous, particulièrement aux américains et les riches arabes, pour des questions d’investissements, de projets communs ou pour le tourisme. Tantôt  l’on parle d’émergence algérienne, tantôt l’on parle du mirage algérien.

Le pétrole algérien est sur le point de tarir, privant l’état d’importants capitaux ou une vaste manne financière. La classe dirigeante n’avait jamais anticipé pareille situation jusqu’aux élections de cette année. Ils s’étaient faits complices de l’émergence de façade de leur état, un nouveau centre d’affaires pour les arabes très fortunés et pour les occidentaux.

L’argent, l’on dira, circule en grande quantité mais il est inégalement reparti ou distribué. Certains clans ou certaines personnalités politiques, militaires et religieuses sont réellement  les seuls grands bénéficiaires, avec le clan Bouteflika en tête, créant ou forçant l’idée d’une monarchie politique, avec la succession très prochaine du Président Bouteflika, par son frère cadet, Saïd Bouteflika.

La corruption, les pots de vin, les détournements de deniers publics, la mauvaise gouvernance et les marchés de gré à gré sont devenus depuis près de deux décennies, les nouvelles normes ou institutions dépeignant le malaise profond au sein des populations algériennes, véritables victimes d’une politique financière ou d’un système économique défaillant, leur retirant tout y compris les libertés les plus élémentaires. Nous y reviendrons !

 

LA CORRUPTION DES DIRIGEANTS ALGÉRIENS :

Nicolas Beau : «Les biens des dirigeants algériens en France est la boîte de Pandore à ne pas ouvrir»

El Watan, 6 octobre 2014

-Vos enquêtes sur les biens acquis par des dirigeants algériens en France n’ont pas été suivies d’effet, ni par la justice ni par la presse française d’ailleurs. Pourquoi tant d’autocensure ?

Parce que, pour le moment, on n’a trouvé qu’un seul appartement, propriété de la famille Saadani. Et que cet appartement est situé dans un très beau quartier. Il est relativement luxueux mais il n’est pas immense, il fait 600 m2. Mais ce n’est pas tout le monde qui peut s’offrir ça. Pour revenir à la question, au stade de nos découvertes, nous ne sommes pas à la même échelle que les biens mal acquis par les dirigeants du Gabon ou de la Guinée équatoriale.
Deuxièmement, le dossier Algérie est très peu suivi par l’opinion nationale française. Parce qu’il est très difficile à suivre, ne serait-ce que parce qu’il faut des visas pour travailler en Algérie. Je sais que si je demande un visa aujourd’hui, on ne me l’accordera pas.
D’ailleurs, la campagne électorale algérienne était très peu suivie en France avec peu de journalistes assurant les couvertures. Que Saadani ait une carte de résidence en France, les gens n’arrivent pas à saisir l’incongruité de la situation. Posséder une carte de résidence alors qu’il a le passeport diplomatique, qu’il n’a pas de problème de visa, cela voudrait dire qu’il cherche à se préserver au cas où les choses tourneraient mal en Algérie. C’est perçu à peine comme une bizarrerie. Mais la raison principale est qu’un dirigeant d’un pays étranger possédant un bien d’un million d’euros en France est vu tout juste comme un péché véniel.

-Qu’est-ce qui serait de l’ordre du scandale ? Pourquoi les dirigeants nord-africains et leurs biens ne font pas scandale ?

Quand on voit ce que possèdent les Omar Bongo, Sassou, Obiang à Paris, c’est multiplié par plusieurs fois 100. Et puis ces dirigeants ont leurs relais dans l’appareil d’Etat français. Saadani en a. Ses papiers, il les a eus en 2011 à l’époque de Claude Guéant, ministre de l’Intérieur. J’ai une idée assez précise de qui était l’intermédiaire entre Saadani et Guéant. En revanche dans les médias français, je ne pense pas qu’il bénéficie d’une indulgence particulière. Car si on découvrait que Saadani possédait une dizaine d’appartements à Paris, l’affaire ferait scandale. Mais c’est vrai, on ne peut pas imaginer une chose pareille.

-Ne pensez-vous pas qu’il puisse bénéficier d’un parachute miraculeux ?

Non, je ne crois pas. Le goût pour l’immobilier parisien est partagé par nombre d’Algériens. Effectivement, c’était très dur de trouver des gens qui parlent. On nous a accusés d’ailleurs d’être à la solde du DRS. Or, certains gradés du DRS possèdent également des biens.

On en a cité un d’ailleurs et il s’agissait de l’ancien numéro 2 des services, le général Smaïn Lamari, et il y en a beaucoup d’autres.
Personne n’a intérêt à ouvrir la boîte de Pandore. Nous, nous gérons les fuites. Pas toujours. Car souvent, quand on sort une affaire, c’est un camp qui dénonce un autre. J’ai d’ailleurs été contacté par des gens intéressés de dénoncer l’achat de biens, ça reste délicat de pointer X ou Y, cela reste tout de même un phénomène scandaleux. Je m’interroge d’ailleurs sur la manière avec laquelle ils acheminent les fonds. Moi, j’ai évoqué comment Sarkozy a vendu son appartement à Neuilly, dans l’île de la Jatte, à celui qui règne sur le segment de l’importation des voitures de luxe à Alger, qui possède une agence immobilière à Neuilly — quand même — alors qu’il réalise l’essentiel de son chiffre d’affaires à Alger.

-Comment la transaction s’est-elle déroulée ?

La vente s’est faite de particulier à particulier. Ils sont passés par le Crédit agricole de Genève. Une banque connue pour avoir joué un rôle dans des dossiers sensibles, comme celui des frégates Sawari II (vendues à l’Arabie Saoudite, ndlr). Dans le dossier de l’instruction, le nom de la banque a été cité pour avoir recueilli quelques fonds suspects, mais après… Il y a quand même quelques Franco-Algériens susceptibles de recevoir ici des fonds et je pense que là l’organisme anti blanchiment Tracfin souvent ferme les yeux, parce que c’est un organisme qui dépend de Bercy (ministère des Finances), donc du gouvernement. On peut imaginer qu’avant de dénoncer le transfert de fonds suspects, cet organisme demande d’abord des autorisations.

Or, comme c’est le cas aujourd’hui, un ministre comme Montebourg a beaucoup d’amitiés algériennes. Ça reste donc très verrouillé, comme à l’époque de Sarkozy. L’enquête est donc très difficile à mener pour démonter tout le système qui par son ampleur est largement à la mesure (de l’envergure) des autres dossiers des biens mal acquis.

-Un scandale impliquant un haut responsable politique algérien aurait-il énormément gêné le gouvernement français ?

Ce qui aurait pu être gênant dans les informations livrées… aurait été celle relative à la carte de résidence de dix ans. C’est quelque chose qui parle aux Français.

Pour un gouvernement qui prône une politique répressive en termes d’immigration et qui donne des cartes de résidence à ses amis uniquement pour qu’ils puissent échapper un jour éventuellement à la justice de leur pays, si l’affaire avait pris de l’ampleur, elle aurait sans doute eu des implications sérieuses. Malheureusement, cet aspect-là, qui aurait dû avoir un écho, n’en a pas eu

-L’industrie de la Société civile immobilière (SCI)...

C’est une bonne question. Si vous consultez les services fiscaux et du cadastre, ils vous diront que c’est un moyen très répandu pour tromper le fisc et ne pas payer d’impôt. Vous avez des modes de domiciliation qui permettent de vivre caché. Pour Saadani, sa société immobilière

-L’Olivier est domiciliée dans une espèce de coquille vide, rue de la Bienfaisance, quand on appelle le numéro, on tombe sur une caisse de retraite.

Quand on y va, on n’a rien, même pas une plaque. Et tout ça est étrange. Et évidemment, il faut avoir des contacts aux Impôts pour savoir si Saadani paie des impôts sur sa SCI. Ce sont des enquêtes difficiles, puisqu’en France, il y a une grosse tradition de devoir de réserve chez les fonctionnaires. Et c’est pour le meilleur aussi. Comme contribuable, on n’a pas envie de voir sa fiche d’impôt étalée sur la place publique.

Mohand Aziri: http://www.algeria-watch.org/fr/article/pol/france/biens_algeriens_france.htm

 

[LES DÉSILLUSIONS DES ALGÉRIENS VIVANT EN FRANCE]: PROFOND MALAISE EXARCERBÉ DEPUIS L’ANNONCE DES PRÉSIDENTIELLES DE 2014.

Présidentielle algérienne : les désillusions des Algériens de France

Le Monde.fr | 11.04.2014 à 09h39 • Mis à jour le 12.04.2014 à 21h41 |Par Marine Messina

 

Deux fois par semaine depuis le mois de janvier, ils sont une douzaine à se retrouver dans le quartier parisien de Barbès, à deux pas de la permanence de leur champion : Ali Benflis, principal rival d'Abdelaziz Bouteflika, président sortant et candidat à un quatrième mandat à la tête de l'Algérie. Le 12 avril, le vote des Algériens de France débutera avec cinq jours d'avance sur le scrutin organisé le 17 avril par Alger. Près de 815 000 Algériens et binationaux sont inscrits sur les listes électorales des consulats algériens en France, ce qui fait de l'Hexagone la quatrième plus importante circonscription de l'élection.

« On refuse d'être gouvernés par un mort-vivant, lance Samira, une étudiante de 27 ans. On n'a pas le choix : il faut s'opposer au quatrième mandat. »Victime d'un accident vasculaire cérébral en avril 2013, M. Bouteflika, 77 ans, laisse ses lieutenants faire campagne pour lui, et son état de santé demeure un mystère. Aux yeux de Samira, Ali Benflis constitue la seule option crédible. Affilié au FLN, le parti au pouvoir depuis l'indépendance, cet homme du sérail se positionne désormais en « homme du changement ».

A Barbès, les bénévoles se répartissent sur les points névralgiques de ce marché très fréquenté par les immigrés. Parmi eux, des étudiants et des jeunes travailleurs arrivés en France il y a quelques années, ou des militants plus âgés.

Samira et le directeur de la campagne d'Ali Benflis, Saïd Naïli, se placent aux extrémités du métro et saluent les passants en arabe dialectal ou en kabyle. Ceux qui répondent se voient offrir le papier bleu estampillé « Chaque voix compte ».

« DEPUIS QUAND ON VOTE EN ALGÉRIE ? »

Plus frontale, Patricia-Fatima se place directement à l'entrée du marché et alpague les passants à tout-va : « Présidentielle algérienne ! Présidentielle algérienne ! » Elle milite depuis vingt-cinq ans, et précise tenir autant à son double prénom, témoin d'une culture duale, qu'à ses droits de citoyenne algérienne. Lancés à la cantonade, ses cris rivalisent avec ceux des vendeurs de fruits et légumes et attirent les curieux, à qui elle place d'autorité un tract entre les mains. « De toute façon, ceux qui votent, je les reconnais de loin. C'est tous ceux qui font la gueule, ils sont dégoûtés », ironise-t-elle.

Difficile de mobiliser : en 2004, seulement 33 % des inscrits sur les listes électorales françaises avaient participé au scrutin présidentiel. A Barbès, des attroupements se forment, le marché devient une agora. L'ambiance est au scepticisme : « Depuis quand on vote en Algérie ? ». On vilipende un vote inutile face à la « mafia qui mange l'Algérie ». Pour la majorité, Bouteflika ou Benflis, cela fait peu de différence. De toute façon, « c'est déjà passé, c'est passé », répètent en boucle les plus âgés en secouant la tête, visage fermé.

Un ancien policier confie : « Vous savez, moi, j'ai travaillé pour eux en Algérie, j'ai déjà surveillé les élections. C'est sans espoir… Ils ne mettent qu'un seul papier à côté de l'urne… » Un autre : « Je ne vote qu'en France, car il y a des vrais candidats. L'Algérie n'a pas de candidat. Ça me fait mal au cœur, on se moque des Algériens. »

Chiffres à l'appui, Patricia-Fatima croit pourtant sincèrement à la victoire de son favori. « Cette fois, on va gagner, c'est sûr ! Toute l'Algérie est avec Benflis. Il a mandaté 60 000 observateurs pour lutter contre la fraude pendant l'élection. On est à l'heure technologique, les urnes à double fond, c'est fini maintenant. »Comme pour lui donner raison, un passant s'arrête et lui prend une vingtaine de tracts, qu'il aimerait distribuer dans son immeuble, convaincu que le 17 avril sera un jour de fête « pour célébrer la victoire ».

 

[L’après-Bouteflika ou la succession politique des Bouteflika]

 

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a effectué, samedi 1er novembre, une rare apparition publique pour se recueillir sur les tombes de « martyrs » de la guerre d'indépendance à l'occasion des soixante ans de cette insurrection commémorée dans la sobriété, selon des images diffusées par la télévision.

M. Bouteflika, 77 ans, vétéran de cette guerre, s'est recueilli au « carré des martyrs » du cimetière d'El Alia, dans la banlieue est d'Alger, où sont inhumées les plus grandes figures de cette insurrection.

Toujours affaibli par la maladie après un accident vasculaire cérébral (AVC) en avril 2013, le chef de l'Etat, en costume trois pièces, est arrivé en fauteuil roulant au cimetière. Il a déposé une gerbe de fleurs puis s'est saisi du drapeau national qu'il a embrassé avant de saluer les principaux responsables algériens. http://www.lemonde.fr/algerie/

 

Saïd Bouteflika, l'énigme algérienne !

Le Point Afrique - Publié le 19/08/2014 à 17:09 - Modifié le 28/03/2014 à 18:47

Le frère du président prépare en sous-main la réélection d'Abdelaziz Bouteflika. Portrait d'un homme secret sur qui les rumeurs courent à Alger.

Par Mireille Duteil

 

En 2009, le département d'État américain, soucieux de connaître le rôle de Saïd Bouteflika auprès de son président de frère, avait demandé à ses ambassadeurs dans la région de chercher à décrypter ce mystère, avait-on appris à la lecture des télégrammes diplomatiques publiés par Wikileaks. Cinq ans plus tard, l'énigme reste entière. Beaucoup d'Algériens considèrent Saïd Bouteflika comme le civil le plus puissant du pays après le président. Ces derniers mois, la candidature d'Abdelaziz Bouteflika et sa maladie les incitent à s'interroger. Saïd Bouteflika sera-t-il le vrai patron de l'Algérie si le chef de l'État sortant emporte la présidentielle, ce dont personne ne semble douter ? Quel est vraiment le rôle du benjamin de la famille ? 

"Mister mystère", tel est le titre de l'article consacré, l'été dernier, par le magazine Jeune Afrique, à Saïd Bouteflika.

 

Le mystère sied en effet à cet homme de 57 ans, de petite taille, fluet de carrure et d'apparence effacée. Manifestement, il ne faut pas s'y fier. Conseiller spécial à la présidence, Saïd Bouteflika veille sur le président, le suit comme son ombre, commande à sa place aux ministres et autres hauts fonctionnaires.

 

N'est-il que le porte-voix du chef de l'État ou se complaît-il à jouer les présidents bis ? Lors des 80 jours d'hospitalisation d'Abdelaziz Bouteflika à Paris pour un accident vasculaire cérébral (AVC), d'avril à juillet 2013, nul ne pouvait accéder au président, ni même lui faire remettre un message, sans passer par son frère. Saïd Bouteflika filtrait tout et décidait des heureux élus admis à voir le chef de l'État. Le Premier ministre et le chef d'état-major durent attendre 46 jours pour lui rendre visite, après que les responsables militaires ont fait part de leur irritation. Ils soupçonnaient le benjamin de la famille de cacher la gravité de la maladie présidentielle.

Enfance sans histoire

Depuis sa plus tendre enfance, Saïd Bouteflika voue une admiration sans bornes à son frère aîné. Vingt ans les séparent. Saïd avait un an, en 1958, lorsque le père, Ahmed Bouteflika, meurt de maladie à Oujda, ville marocaine de résidence de la famille, proche de la frontière algérienne. Il est le dernier d'une fratrie de neuf. On est en pleine guerre d'Algérie et Abdelaziz, le numéro 2, s'est engagé dans l'ALN (armée de libération nationale). Il prend l'orphelin sous son aile et s'en occupe comme s'il était son propre fils. 

Enfance sans histoire à Alger, scolarité chez les Pères blancs puis les Jésuites, les deux bonnes écoles privées de la capitale algérienne. Son frère aîné est alors ministre des Affaires étrangères de Boumediene, mais Saïd n'en fait jamais état, disent ceux qui le connaissent à l'époque. Il suit ensuite les cours de la faculté de sciences d'Alger, puis s'inscrit en doctorat d'informatique à Paris. 

En 1987, les deux frères rentrent en même temps à Alger. L'un, Saïd, devient enseignant, s'investit dans le syndicalisme universitaire et épouse une biologiste. L'autre, Abdelaziz, rentre en grâce après six ans de traversée du désert vécus entre Paris, Genève et les Émirats. Il avait été écarté du pouvoir par l'armée, qui avait entrepris la "déboumedienisation" du pays après la mort de Houari Boumediène en 1978. En 1987, le futur président réintègre le comité central du FLN.

En 1999, la vie des Bouteflika bascule

Les Bouteflika sont une famille nombreuse et unie. Le futur président et son jeune frère obtiennent des appartements dans un immeuble d'El Biar, un quartier résidentiel sur les hauteurs d'Alger, l'un au 6e étage, l'autre au 5e. Abdelaziz Bouteflika, qui ne s'est jamais marié, voue une grande admiration à sa mère, Mansouria Ghezlaoui, qui cuisine pour lui (elle décèdera en 2009), alors que son fils aîné, devenu président, a gardé le même appartement jusqu'à ce que ses problèmes de santé l'obligent à déménager dans une villa. Sa sœur, Zhor, prend alors la place de sa mère et veille sur lui. En 2010, l'avant-dernier des frères, Mustapha, dont Abdelaziz Bouteflika avait fait son médecin personnel, et dont il était très proche, meurt à son tour. Les deux autres membres de la fratrie, Abdelghani, avocat en France, et Nacer, haut fonctionnaire discret, sont moins connus. 

C'est donc en 1999 que la vie de la famille Bouteflika bascule. Sollicité une deuxième fois pour prendre la tête du pays, Abdelaziz Bouteflika est élu en avril 1999. Son frère, Saïd, est nommé par décret, conseiller spécial à la présidence. Il est chargé du secteur informatique, garde un profil bas et ne se mêle pas de politique. 

Au moins officiellement. Car il semble que, dès le premier mandat de Bouteflika (1999-2003), Saïd, qui est le seul à pouvoir entrer sans être sollicité dans le bureau présidentiel, obtient la mise à l'écart du Premier ministre, Ali Benflis (actuellement principal opposant au chef de l'État). Il sera aussi, dit-on, à l'origine de la brouille entre le président et son directeur de cabinet, le général à la retraite Larbi Belkheir, au carnet d'adresses bien fourni de tous ceux qui comptent de Paris à Riyad. Belkheir est "exilé" comme ambassadeur à Rabat en 2005.

République héréditaire

C'est l'année où Saïd Bouteflika semble sortir totalement de l'ombre. Après sa première hospitalisation au Val-de-Grâce, à Paris, pour un ulcère hémorragique, Abdelaziz Bouteflika doit diminuer son rythme de travail. Son frère veille sur lui, donne des ordres aux ministres. Certains l'appellent "l'œil du prince". 

C'est alors que les rumeurs vont commencer à courir dans Alger sur la volonté d'Abdelaziz Bouteflika d'imposer son frère comme successeur. Saïd se tait, laisse faire "radio trottoir" selon la formule consacrée à Alger. Néanmoins, il semble qu'il ait songé un temps, en 2009, à créer un parti. Ballon d'essai ? La société civile et la presse commencent à critiquer ouvertement cette tentative - vraie ou fausse - du président de vouloir mettre en place une république héréditaire. Elle va tourner court.

Mais le conseiller spécial continuera à interférer de plus en plus dans les nominations des ministres, des diplomates. Ses pressions sur les hommes d'affaires pour qu'ils financent les campagnes électorales du président sont connues. Comme ses interventions pour attribuer les marchés publics à ses obligés. Ou convaincre son frère, en 2008, de faire voter une modification de la Constitution pour supprimer la limitation du nombre des mandats présidentiels. Assurer la réélection d'Abdelaziz Bouteflika revient, pour son frère, à perpétuer son pouvoir et son maintien aux affaires.

Scandales financiers ?

En 2013, on dit Saïd Bouteflika en disgrâce. A-t-il été trop manipulateur ? Trop ambitieux en espérant assurer la succession d'Abdelaziz, malade ? Les rumeurs d'Alger l'impliquent aussi dans certains scandales financiers. Et il y aurait eu une bruyante explication entre les deux frères. 

Quoi qu'il en soit, lorsque le chef de l'État rentre à Alger, affaibli, après son AVC, en juillet dernier, son frère s'emploie à préparer un quatrième mandat. Il met un de ses proches à la tête du FLN, le parti au pouvoir qui devra choisir le candidat à la présidentielle. C'est lui aussi qui serait derrière le remaniement ministériel de septembre. Il écarte et choisit les nouveaux ministres. Pour la première fois depuis longtemps, le responsable du DRS, les services de renseignements, a été tenu à l'écart du choix des ministres. On y voit encore la main de Saïd Bouteflika. 

La rumeur le fait-elle plus puissant qu'il ne l'est ? Sert-il de bouc émissaire à son frère ? Difficile à dire. Mais le président parti, son frère aura peut-être des soucis à se faire. 

 

[QUI EST SAÏD BOUTEFLIKA ?]

Saïd Bouteflika, né le 1er janvier 1958 à Oujda (Maroc), est un universitaire et homme politique algérien. Il est le frère et conseiller spécial d'Abdelaziz Bouteflika, actuel président de la République algérienne démocratique et populaire, sur qui il aurait « une influence considérable ».

Saïd Bouteflika nait en 1957 à Oujda, alors base de la Wilaya V au Maroc, au début de l’ascension de son frère Abdelaziz, alors âgé de vingt ans, auprès de Houari Boumédiène, qui atteint au même moment la tête de la wilaya. Il est le dernier d'une fratrie de neuf.

Son père Ahmed meurt alors qu'il a un an ; il est donc élevé par sa mère, sous la tutelle de son frère Abdelaziz, et par là de Houari Boumédiène qui prend le pouvoir par un coup d'État en 1965. Il est élève à l'école Saint-Joseph des pères blancs, puis au lycée tenu par les jésuites, comme de nombreux proches de dirigeants.

[Exil et retour]

Il arrive à Paris en 1983. Son frère, évincé de la succession de Boumédiène, le rejoint, persécuté par ses opposants.

Saïd Bouteflika est titulaire d'un doctorat de troisième cycle de l'Université Pierre-et-Marie-Curie (Université Paris VI) avec pour spécialité l'intelligence artificielle. Son principal centre d'intérêt est la reconnaissance des formes, domaine dans lequel il soutient sa thèse.

En 1987, les Bouteflika peuvent retourner en Algérie, et Saïd suit son frère. Il devient enseignant et militant syndicaliste universitaire. Il épouse une biologiste. À El Biar, il vit à un étage de son frère.

[Conseiller spécial]

En 1999, alors que son frère Abdelaziz est élu président, il est nommé conseiller spécial par un décret non publiable ; il s'occupe officiellement du service informatique. Effacé jusque-là face à d'autres membres du cabinet comme Ali Benflis ou Larbi Belkheir, Saïd Bouteflika évince le premier en 2003 et le second en 2005. Il gère les campagnes de réélection de son frère en 2004 et 2008, et commence à être présenté comme un successeur potentiel ; il échoue à se faire nommer vice-président.

En 2005, Abdelaziz Bouteflika est hospitalisé à Paris pour un ulcère, qui le contraint à ralentir ses activités ; l'importance de Saïd croît.

D'après un habitué d'El Mouradia interrogé par Jeune Afrique, « il tient l´agenda du chef de l´État, intervient dans les nominations de ministres, de diplomates, de walis [préfets], de patrons d´organismes publics, et influe sur la vie interne du FLN. Devenu incontournable pour accéder au président, le conseiller spécial prend de facto la direction des affaires à El-Mouradia. »

En 2008, il participe à la réélection de son frère, faisant pression sur des hommes d'affaires pour qu'ils financent la campagne, et fait en sorte que des marchés publics soient confiés à des proches. Un câble américain de cette année-là, révélé par Wikileaks, indique que pour Bernard Bajolet, « La corruption, qui remonte jusqu’aux frères de Bouteflika [Saïd et Abdallah], a atteint un nouveau sommet et interfère dans le développement économique ».

Peu de temps après, plusieurs scandales de corruption éclatent, où son nom est cité, peut-être à l'instigation du DRS.

En 2010, il crée le Rassemblement pour la concorde nationale (RCN), présidé par Sid Ahmed Layachi, que plusieurs observateurs voient comme une préparation de la succession de son frère. Toutefois, l'avènement des révoltes dans le monde arabe depuis 2011 a vite fait de refroidir ses ambitions à succéder à son frère Abdelaziz.

En 2013, Abdelaziz Bouteflika est hospitalisé au Val-de-Grace, à Paris. Pour Jeune Afrique, Saïd Bouteflika reste seul au chevet de son frère, filtrant les accès, donnant des instructions sur la gestion de la crise au premier ministre Abdelmalek Sellal, qui doit attendre 46 jours pour voir le président. 

Le Matin affirme même que Saïd Bouteflika a signé lui-même sept décrets de nomination en lieu et place de son frère, et qu'il bloque les autres nominations. Dans le même temps, il intervient dans la crise qui secoue le FLN afin d'imposer un proche comme secrétaire général, puis dans le remaniement ministériel consécutif.

Le journaliste Hichem Aboud, qui révèle la gravité de l'état du président, accuse Saïd Bouteflika de « dirige[r] le pays par procuration », d'avoir « trempé dans beaucoup d’affaires de corruption » et de l'avoir fait persécuter pour le faire taire.

En octobre de la même année, les rumeurs de succession entre les frères reprennent, alors que les manœuvres qui l'opposent au DRS et à son chef, le général Toufik, se poursuivent. Diminué et paralysé, Abdelaziz Bouteflika se porte finalement candidat à un quatrième mandat lors de l'élection présidentielle algérienne de 2014 et l’emporte, dès le premier tour. Peu de temps après l'élection, alors que son frère est toujours aussi peu visible, des rumeurs de velléités de Saïd de succéder à son frère se font à nouveau jour.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Sa%C3%AFd_Bouteflika

 

[GUERRE DES CLANS ET SUCCESSION]

« C’est le branle-bas de combat au sein du régime algérien. La lutte intestine qui oppose un clan à un autre, des conseillers de la Présidence à des officiers du DRS, des hauts responsables politiques à des dirigeants de l’armée, se poursuit toujours et livre chaque jour son lot de révélations fracassantes. 

Et après les graves accusations portées contre le frère du Président, Saïd Bouteflika, par un ancien capitaine du DRS, Hichem Aboud, il semble que cette lutte d’influence a franchi un cap dangereux. Cette fois-ci, on colporte des allégations de dépravation sexuelle et de corruption jusqu’au sommet de la Présidence de la République puisque Saïd Bouteflika n’est pas moins que le conseiller spécial de son frère Abdelaziz Bouteflika.

A la suite de ces accusations qui ont soulevé un tollé médiatique, l’on assiste encore  simultanément à la floraison de versions de faits telle que l’implication du général Toufik dans ces attaques violentes contre Saïd Bouteflika.

Mardi, au lendemain de la sortie médiatique de Saïd Bouteflika, plusieurs quotidiens et médias algériens ont laissé entendre que les graves accusations de Hichem Aboud sont une manœuvre orchestrée par le clan du général Toufik, le patron du DRS. “Le coup est venu d’un homme,  réputé pour être proche du patron du DRS. On dit même que ce dernier aurait donné son feu vert pour récupérer les ex-officiers insoumis”, estime ainsi Hmida Ayachi, directeur de publication d’Algérie News, et réputé pour être un proche du clan présidentiel.

 

D’après cette observateur averti de la scène politique, “les «service auraient passé un deal avec Aboud. En contrepartie de son témoignage dans l’affaire Mecili, disculpant le dénommé Hassani, il aurait été récompensé en lui permettant de rentrer et de créer deux quotidiens”. Hichel Aboud a été donc enrôlé par le général Toufik qui l’a actionné, par la suite, contre Saïd Bouteflika ? Hichem Aboud répond à cette question par un oui catégorique.

“Je ne peux pas m’inscrire dans une fausse guerre de clans. Une guerre se fait entre deux adversaires. Or, nous constatons que c’est seulement une partie qui attaque une autre. C’est Saïd Bouteflika qui attaque le général Toufik. Je ne défends pas le général Toufik, il n’a pas besoin de moi”, s’est défendu de son côté l’ex officier du DRS dans un entretien accordé à El Watan.

 

“La lettre était exclusivement adressée à Saïd Bouteflika et, à ce titre, strictement privée, dans le but de vérifier avec lui des informations. C’est lui qui a ordonné à TSA de la rendre publique, pas moi. Mais cela va se retourner contre lui”, a expliqué encore Hichem Aboud qui ne comprend pas pourquoi le frère du Président a décidé de rendre public une lettre aussi incendiaire.

“En publiant la lettre dont il fait l’objet, Saïd Bouteflika cherche à gagner de la sympathie. Il veut attirer des gens autour de lui. L’attaque de Saïdani contre Toufik a été favorable au général. Ce dernier est défendu par plusieurs cercles”, a estimé en dernier Hichem Aboud lequel ne s’attendait guère à ce que sa lettre soit publiée sur un site d’information. On le voit bien : chaque partie de cette guerre tente de discréditer l’autre en utilisant ses propres armes. Les médias sont devenus partie prenante de ce conflit. Et l’opinion publique demeure éberluée face à tout ce linge sale qui ne se lave plus en famille.

 

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[RÉLATIONS INTERNATIONALES] : ALGÉRIE CHASSE GARDÉE !

  1. [LES USA ET AFRICOM]

LE COMMANDANT DE L'AFRICOM REÇU PAR SELLAL

"L'Algérie est un partenaire important"

L'Expression, 28 Août 2014

Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal a reçu hier à Alger le général David Rodriguez, commandant de l'Africom, qui effectue une visite de travail en Algérie, ont indiqué les services du Premier ministre dans un communiqué.
«L'entretien a donné lieu à un large échange de vues sur la situation prévalant dans l'ensemble de la région et sur ses conséquences sur les plans sécuritaire, humanitaire et économique», a précisé le communiqué.
 

La rencontre a, par ailleurs, été «l'occasion pour les deux responsables d'insister sur la nécessité d'approfondir le dialogue et de coordonner les efforts dans la recherche des voies et moyens à même de contribuer à assurer la paix et la stabilité dans toute la région, en privilégiant les vertus du dialogue et en combattant le terrorisme sous toutes ses formes», a souligné la même source.
 

L'Algérie est un partenaire «important» et «nous partageons son engagement pour une Libye unifiée et gouvernée par les Libyens eux-mêmes, ainsi que pour la réconciliation et la paix au Mali», a indiqué hier à Alger, le général David Rodriguez, commandant de l'Africom, qui effectue une visite en Algérie.
 

«L'Algérie est un partenaire important pour nous et nous sommes d'accord sur plusieurs aspects. Nous partageons l'engagement de l'Algérie pour une Libye unifiée et gouvernée par les Libyens eux-mêmes et pour la réconciliation et la paix au Mali», a déclaré le commandant de l'Africom à la presse à l'issue d'une rencontre avec le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. «Nous sommes prêts à travailler étroitement avec le gouvernement algérien pour combattre le terrorisme et renforcer la sécurité régionale», a-t-il affirmé.
 

Le général Rodriguez a souligné avoir débattu avec plusieurs responsables algériens les «défis» de l'heure, mais aussi ceux qui risquent d'intervenir à l'avenir, dans l'objectif de «renforcer notre engagement pour un monde sécurisé et stable et surtout pour une Afrique plus prospère, plus sécurisée et plus démocratique».
 

Abordant le phénomène du «terrorisme» et de l'«extrémisme», le commandant de l'Africom a indiqué que ce problème était «complexe» et qu'il concernait la communauté internationale toute entière et «n'est pas seulement l'affaire des forces de sécurité».
 

Selon le général David Rodriguez, vaincre la menace terroriste, passe par «un travail commun» dans les domaines de la sécurité, du développement économique et de la diplomatie.

http://www.algeria-watch.org/fr/article/pol/us/commandant_africom.htm

 

  1. [L’AXE PARIS-ALGER]

ÉVITER LE PASSÉ POUR SERVIR LE PRÉSENT !

L’axe Alger-Paris se normalise

El Watan, 15 juillet 2014

« De l’autorisation de survol du territoire algérien accordée aux avions militaires français en partance vers le Mali aux contrats juteux octroyés aux firmes et entreprises françaises dans différents secteurs, Alger ne refuse plus rien à Paris.

L’axe Alger-Paris se normalise-t-il ? Tout porte à croire que c’est la lune de miel entre les autorités des deux Etats, qui semblent laisser tomber le «différend» historique pour faire place à la realpolitik ou plutôt à la politique des intérêts. Il y a eu comme un «pacte de non-agression» signé avec la venue de François Hollande en visite officielle en Algérie et scellé par la présence des militaires algériens au défilé du 14 Juillet sur les Champs-Elysées.

Le discours sur la repentance, les excuses ou encore les mobilisations conjoncturelles et politiciennes des organisations de masse font-ils désormais partie du passé ? L’avenir nous le dira, mais pour l’heure en tout cas, les hautes autorités algériennes préfèrent ne pas trop surfer sur la vague de l’histoire et tendent à dérouler le tapis rouge aux demandes de l’ancien colonisateur.

De l’autorisation de survol du territoire algérien accordée aux avions militaires français en partance vers le Mali aux contrats juteux octroyés aux firmes et entreprises françaises dans différents secteurs, que ce soit dans l’industrie automobile, l’hydraulique, le transport ou le secteur des télécommunications en passant par l’énergie avec la généreuse offre à Total d’explorer et exploiter le gaz de schiste dans le Sud algérien, Alger ne refuse rien à Paris.

C’est tout de même au Val-de-Grâce ou aux Invalides que le chef de l’Etat souffrant a reçu tous les soins et les égards, même d’improviser une réunion avec le chef d’état-major de l’ANP et le Premier ministre pour parler… affaires d’Etat. Le temps est à la «pacification» et le ton est aux amabilités.

Dans son message à l’occasion de la fête nationale française, Bouteflika remercie François Hollande de reconnaître le sacrifice des Algériens durant la Première Guerre mondiale et ignore les critiques avancées par l’Organisation nationale des moudjahidine sur le caractère forcé de la participation algérienne à la guerre de 14-18. Se référant à la visite de Hollande en Algérie en décembre 2012, Bouteflika se félicite d’avoir «su», avec son homologue français, «éviter les clivages suscités par un passé douloureux».

Le chef de l’Etat choisi ainsi l’apaisement aux tensions dans les relations bilatérales, lui qui a bénéficié d’un soutien sans faille de Paris lors de ses différentes candidatures à la magistrature suprême, notamment lors de sa dernière et controversée investiture. Avec la timide «reconnaissance des souffrances infligées par la colonisation» prononcée par François Hollande devant le Parlement algérien et avec cette présence de trois militaire algériens au défilé du 14 Juillet, le deal est trouvé entre les deux chefs d’Etat qui espèrent mettre fin aux tensions liées à la page d’une Guerre de Libération qu’ils s’obstinent pourtant, des deux côtés de la Méditerranée, à refuser de lire et de comprendre.
Les raisons d’Etat l’emportent, encore une fois et pour un temps, sur l’histoire ».
Nadjia Bouaricha

http://www.algeria-watch.org/fr/article/pol/france/axe_alger_paris.htm

 

  1. [LE PROBLÈME DU TERRORISME EN ALGÉRIE]

TERRORISME

Al Qaîda, un «produit» made in USA, selon Hillary Clinton

El Watan, 27 janvier 2013

« Etonnante et même détonante cette révélation faite vendredi dernier par la désormais ex-secrétaire d’Etat américaine aux Affaires étrangères, Hillary Clinton, devant le Congrès.

En effet, accablée de critiques sur la faillite sécuritaire qui avait provoqué la mort de l’ambassadeur américain à Benghazi, Mme Clinton a d’abord accusé le coup avant de lâcher sa «bombe». «Souvenons-nous que les gens contre qui nous nous battons aujourd’hui, nous les avons créés il y a 20 ans.» Et d’ajouter : «nous l’avons fait pour faire face aux Soviétiques qui avaient envahi l’Afghanistan de peur qu’ils ne dominent l’Asie centrale.» Mme Clinton précisera aussi que le président Reagan, en accord avec le Congrès dominé par les démocrates, avait même ordonné qu’on «importe» des «extrémistes d’Arabie Saoudite et leur mouvement wahhabite».

Elle a souligné également que les Etats-Unis ont chargé les services secrets du Pakistan (ISI) de recruter des moudjahidine qui luttaient contre le gouvernement communiste de Najibullah à Kaboul.

Et la secrétaire d’Etat de dire la vérité toute crue : «A l’époque, on disait que ce n’était pas un mauvais investissement puisqu’on en avait fini avec l’Union soviétique. Mais soyons prudents avec ce qu’on a semé par ce que nous allons le récolter.».

Clinton poursuit l’histoire jusque-là secrète de la liaison dangereuse des USA avec «l’embryon» d’Al Qaîda, en précisant : «Nous avons dit aux militaires pakistanais, débrouillez-vous avec les missiles (sol-air) Stringer qu’on a laissés un peu partout dans votre pays et les mines disséminées tout au long de la frontière. Nous avons donc arrêté de traiter avec l’armée pakistanaise et l’ISI.

Et nous devons maintenant compenser tout ce temps perdu», conclut Hillary Clinton dans ce qui a l’air d’être son baroud d’honneur face à un Congrès qui lui cherchait noise. Tout compte fait, et au-delà de cette explication américano-américaine, on retiendra de ce rare moment de vérité au Congrès que les histoires pas très croyables qui circulent sont parfois d’une véracité cinglante. Si tout le monde doutait un peu des origines d’Al Qaîda, on sait désormais qu’elle est un enfant légitime de la CIA et donc un pur produit «made in USA». C’est bon à savoir et cela vaut beaucoup mieux de l’entendre de la bouche d’un responsable américain.
Hassan Moali : http://www.algeria-watch.org/fr/article/mil/groupes_armes/alqaida_produit_americain.htm

 

Terrorisme: la famille d'un Algérien saisit la CEDH contre la France

AFP, 28 Août 2008

PARIS (AFP) — La famille d'un Algérien, détenu dans son pays depuis 2005 pour des faits à caractère terroriste "à la demande de la France" selon son avocat, a saisi la Cour européenne des droits de l'Homme (CRDH) pour faire condamner Paris, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.

Salah Djemaï, avocat de la famille de M'Hamed Benyamina, a saisi la CEDH après le refus de la justice française de mener une enquête pour "enlèvement et séquestration" de M. Benyamina.

La Cour de Strasbourg, qui a reçu début août cette requête, a précisé qu'elle devait encore se prononcer sur la recevabilité de la demande.

Installé à Trappes, en région parisienne, M'Hamed Benyamina avait été arrêté par les services algériens en septembre 2005 à l'aéroport d'Oran (nord-ouest) alors qu'il retournait en France après des congés passés en Algérie.

Pour son avocat, "M'Hamed Benyamina a été arrêté en Algérie à la demande des services français".

Devant les policiers algériens, Benyamina avait évoqué des projets d'attentat visant le métro parisien, le siège de la Direction de la surveillance du territoire (DST, contre-espionnage) et l'aéroport parisien d'Orly.

Ses déclarations - sur lesquelles il est ensuite revenu - ont mené peu après au démantèlement d'une cellule terroriste présumée.

Neuf de ses membres présumés, dont l'idéologue salafiste Safé Bourada, sont renvoyés à l'automne devant le tribunal correctionnel de Paris, notamment pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste".

La procédure judiciaire en France contre le groupe Bourada "se fonde sur les déclarations de M. Benyamina. On se sert d'une procédure algérienne bidon obtenue dans des conditions très troubles", a affirmé Me Djemaï à l'AFP, évoquant des "aveux extorqués".

Or la justice française n'a depuis jamais cherché à entendre M. Benyamina alors qu'elle "devrait être pressée de lui demander des comptes", a-t-il observé. Pour l'avocat, "l'affaire Benyamina heurte la raison d'Etat".

http://www.algeria-watch.org/fr/article/pol/france/tortures/famille_benyamina.htm

 

  1. [LA PRÉSENCE DES MARINES EN ESPAGNE ET EN ALGÉRIE]

(SON CHAMP D'ACTION EST L'AFRIQUE DU NORD)

Le Pentagone renforce une force spéciale US basée en Andalousie ! Par Salem Ferdi, Le Quotidien d'Oran, 12 mars 2014

« Les Etats-Unis vont accroître les capacités d'une force d'intervention militaire rapide, installée dans la base de Moron, en Andalousie (Espagne) après l'attaque du 11 septembre 2012, contre le Consulat américain de Benghazi où l'ambassadeur Chris Stevens et trois autres Américains ont été tués.

L'effectif de la force d'intervention qui était de 500 marines passera à 850, tandis que le nombre d'aéronefs va aussi augmenter. Le colonel Steven Warren, porte-parole du Pentagone, a indiqué, hier, que «l'Espagne avait autorisé la force d'intervention à rester pendant une année supplémentaire (à Moron) et accepté que le nombre de Marines passe de 500 à 850", a expliqué le colonel Warren. Le déploiement de cette force avait commencé, en avril 2013.

Un correspondant marocain du journal ‘Al Quds Al Arabi' avait présenté la mise en place de cette force comme des dispositions prises en prévision d'une situation de crise en Algérie.

Une lecture forcée qui avait été, fortement, relayée par la presse marocaine. Et qui pourrait, paradoxalement, aujourd'hui, être utilisée par les «stabilisateurs», en campagne pour le 4ème mandat présidentiel, en panne d'arguments.

En réalité, cette force américaine ne cible pas l'Algérie, en particulier. Des sources militaires US ont déclaré, à CNN, que cette force, qui approche, désormais, du millier, était prête à intervenir «partout» en Afrique du Nord, pour secourir des citoyens américains et notamment le personnel diplomatique, en difficulté. Le militaire, en question, relevait que la base aérienne de Moron offrait un «accès rapide, en particulier en Afrique du Nord, où les problèmes de sécurité ont augmenté» depuis l'attaque, début septembre 2012, contre le Consulat américain de Benghazi.

SANS «L'AVAL D'UN GOUVERNEMENT LOCAL»

La mission de cette force d'intervention rapide, a expliqué le responsable au Pentagone, est de protéger les ambassades et les représentations consulaires américaines, de protéger les citoyens américains, d'assurer le sauvetage des pilotes américains dont l'avion aurait été abattu et de soutenir d'autres éléments de l'armée, en cas de nécessité, pour procéder à l'évacuation des citoyens américains.

Le colonel Steven n'a pas donné de détails sur les nouveaux aéronefs qui seront déployés avec l'accroissement des effectifs de la force d'intervention. On sait que la moitié de la force déployée, en avril, était constituée de marines équipés pour des combats au sol ainsi que des spécialistes du renseignement. L'autre moitié était chargée de la gestion et de l'entretien de six avions V-22 Osprey et du C-130 pour le ravitaillement en fuel des avions.

L'article publié par CNN, en avril 2013, précisait que le V22 était un avion équipé pour aller dans des zones de combat. La source du Pentagone précisait aussi que cette force pourrait être déployée «sans l'aval d'un gouvernement local, si l'ordre lui en est donné».

La force d'intervention de Moron a déjà été activée, notamment, lors de l'évacuation d'une bonne partie du personnel de l'ambassade américaine au Soudan du Sud, lors des récents troubles qui s'y sont produits. Il est probable qu'elle ait été, aussi, utilisée dans des opérations secrètes, notamment, avec l'enlèvement spectaculaire, au plein centre de Tripoli, d'Abou Anas al-Libi, en octobre 2013. Le même jour une opération avait été lancée contre des ‘Shebab' en Somalie et s'est soldée par un échec.

http://www.algeria-watch.org/fr/article/pol/us/force_speciale_andalousie.htm

 

Lutte anti-terroriste : Washington encense l'Algérie ! Par Yazid Alilat, Le Quotidien d'Oran, 3 mai 2014

« L'attaque terroriste contre un convoi militaire à Iboudrarène, en Kabylie, deux jours après le scrutin présidentiel du 17 avril dernier, a été revendiquée par l'organisation terroriste d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Selon un communiqué d'Aqmi, publié sur des forums islamistes, ‘'dans la nuit du 19 avril, des moujahidine ont tendu une embuscade à un convoi de l'armée, dans la zone d'Iboudrarène» en Kabylie. Le communiqué d'Aqmi, dont l'attaque a fait selon un bilan officiel onze morts et cinq blessés parmi les éléments de l'ANP et trois morts parmi les terroristes, intervient au lendemain de la publication, par le département d'Etat américain d'un rapport sur la situation sécuritaire au Maghreb, au Sahel et plus particulièrement la lutte antiterroriste menée par l'Algérie.

Pour Washington, Alger reste un partenaire incontournable, dans la lutte globale contre le terrorisme autant au Maghreb qu'au Sahel, les deux Etats étant déjà liés par un mécanisme conjoint de lutte et d'échange d'informations sur le fléau terroriste, en général, et sur Aqmi en particulier. Relevant que l'Algérie demeurait leur ‘'partenaire-clé'' dans la lutte contre le terrorisme, Washington affirme, en outre, qu'Alger joue un ‘'rôle de premier plan'' dans la sensibilisation des pays à ne pas céder au chantage des terroristes pour le paiement des rançons contre la libération d'otages.

Publié mercredi et destiné aux Congressmen, ce rapport 2013 sur la lutte contre le terrorisme revient, globalement, sur la situation sécuritaire, en Algérie, et dans celle des pays riverains, ainsi que dans le Sahel, et également sur la menace d'attaques de représailles après l'intervention militaire internationale au Mali, la prolifération des armes de contrebande, en Libye et les violences de faible intensité dans des zones du Sud et au long de la frontière algéro-tunisienne. Ces événements ont tous, estime le même rapport américain, ‘'contribué à la menace terroriste en Algérie''.

Selon ce rapport, les forces de sécurité algériennes ont diminué ‘'le nombre d'attaques terroristes réussies, maintenu une pression soutenue sur Aqmi, saisi du matériel et découvert des caches d'armes et de plus, ont isolé, géographiquement, l'organisation terroriste''. Les ‘'efforts soutenus et constants'' des forces militaires, sécuritaires et policières algériennes ‘'ont affaibli les capacités d'Aqmi'' dans le nord de l'Algérie, affirme le département d'Etat, selon lequel ‘'les éléments d'Aqmi, basés au Sahel ‘'ont largement profité de l'instabilité régionale pour élargir leur zone de contrôle''. Fatalement, les experts américains, dans la lutte antiterroriste, dont John Brenan, actuel chef de la CIA, est une des têtes pensantes, ne pouvaient rater l'épisode dramatique de l'attaque, en janvier 2013, de la base vie de Tiguentourine, à In Amenas.

En matière de recherche et d'identification des cibles terroristes potentielles, le rapport du département annonce que les services de sécurité algériens ont adopté et travaillent, en fait, sur la base du système CODIS, un des outils de la police fédérale américaine, le FBI.

Le système CODIS est une sorte de banque de données répertoriant les profils ADN, ce qui constitue ‘'une étape importante'' dans la création d'une plate-forme pour le partage futur de données génétiques avec des partenaires internationaux, relève encore le département d'Etat, dans son rapport mis en ligne sur son site Internet.

Sur le plan du financement des groupes terroristes d'Aqmi opérant, notamment, au Maghreb et au Sahel, ainsi que pour le Mujao, opérant en Afrique subsaharienne, le département d'Etat US salue la position algérienne de lutte contre le paiement de rançons aux terroristes contre la libération d'otages kidnappés. ‘'Le gouvernement algérien maintient une politique stricte et sans concessions, à l'égard des personnes ou de groupes terroristes détenant ses citoyens en otage'', ajoutant que ‘'l'Algérie joue un rôle de premier plan dans les efforts du Forum mondial de lutte contre le terrorisme (GCTF, créé en 2011 à New York) pour sensibiliser les gouvernements à éviter le paiement de rançons aux organisations terroristes.'' Ce rapport a été publié, à la veille de la revendication par Aqmi de l'attaque d'Iboudrarène.

A la suite de cette attaque, le ministère de la Défense nationale avait, dans un communiqué, indiqué que «ce genre d'actes criminels ne fait que renforcer la détermination des éléments de l'Armée nationale populaire à éliminer les résidus des groupes terroristes et à assainir le territoire national de leurs actes abjects». Au premier trimestre 2014, un total de 37 terroristes a été éliminé par les forces de sécurité.

http://www.algeria-watch.org/fr/article/pol/us/lutte_antiterroriste.htm

 

[VIOLATIONS FLAGRANTES DES DROITS DE L’HOMME EN ALGÉRIE]

« Libertés : Manifestez et vous passerez devant le juge ! ». El Watan, 24 octobre 2014

Plusieurs manifestants sont poursuivis aux quatre coins du pays. Qu’ils aient été contre le 4e mandat ou qu’ils soient sortis dans la rue pour revendiquer leurs droits, un seul leur est garanti : celui de se défendre devant la justice.

-Alger. 6 mois de prison avec sursis pour Mohand Kadi :

Le scénario Mohand Kadi, 23 ans, militant de l’association Rassemblement Action Jeunesse (RAJ) et le ressortissant tunisien Moez Benncir (25 ans, assistant-éditeur), interpellés le 16 avril, à la veille de l’élection présidentielle, lors d’un rassemblement organisé par le mouvement Barakat, continue.

Après avoir passé 33 jours sous mandat d’arrêt, à Serkadji, les deux jeunes ont été condamnés, en mai dernier, à 6 mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Sidi M’hamed. Alors que Moez a émis le souhait de rentrer chez lui, en Tunisie, Mohand, lui, s’est dit déterminé à aller jusqu’au bout et a fait appel du jugement. Pour le défendre au niveau de la cour, huit avocats de Béjaïa, de Laghouat et d’Alger ont fait le déplacement. Reporté trois fois de suite, son procès a eu lieu, enfin, le 9 octobre dernier.

Inapplicables

Jeudi 16 octobre, la cour d’Alger a rendu son verdict confirmant le premier jugement du tribunal. L’avocat de Mohand Kadi, Me Abdelghani Badi, qualifie la sentence d’«injuste». «Nous avons souhaité que Mohand soit acquitté et que son jugement soit annulé, en vain. En tant qu’avocat, je vous affirme que les accusations infligées sont inapplicables au cas de ces deux jeunes», insiste Me Badi. Pour Mohand, il n’est pas question de baisser les bras. «J’ai été emprisonné et condamné injustement. Je vais faire appel auprès de la Cour suprême», s’indigne-t-il. Me Badi considère que la justice algérienne est influencée par la chose politique, il appelle à son indépendance. «La justice algérienne doit être indépendante de toute considération politique. Il est de son devoir de garantir des procès équitables selon ce qu’énonce la loi algérienne», insiste l’avocat. 

-Alger. Nouveau procès pour Tarek Mameri :

Tarek Mameri, 26 ans, membre du mouvement des chômeurs n’est pas à sa première poursuite. Connu pour ses vidéos diffusées sur YouTube où il commente l’actualité politique, il a été arrêté, pour la première fois, par la police en 2012, pour une vidéo diffusée sur le même canal où il a appelé au boycott des législatives. Le jeune youtuber n’a pas tardé à être inquiété par la justice, il a été poursuivi, la même année, pour une autre vidéo le montrant en train de casser des panneaux d’affichages de candidats.

Accusé de destruction des biens d’autrui, de destruction de documents administratifs, d’incitation direct à attroupement et d’outrage au corps constitué, il a été condamné à 8 mois de prison avec sursis et d’une amende de 50 000 DA. Aujourd’hui, Tarek est poursuivi pour une autre affaire. Les faits remontent à l’année passée, lorsque la police judicaire a débarqué dans son quartier, Belcourt, pour interdire l’activité commerciale d’un jeune qui avait installé, illicitement, sa baraque.

Passé à tabac

Tarek Mameri est intervenu pour prendre la défense du jeune commerçant qui «a été ensuite passé à tabac», raconte-t-il. Accusé d’incitation à attroupement, d’insoumission à l’application de la loi et d’outrage au corps constitué, il a été condamné par contumace à six mois de prison ferme et 50 000 DA d’amende. Son avocat a fait opposition au jugement. C’est avant-hier qu’il a comparu devant le tribunal de Sidi M’hamed. Selon son avocat, Abdelaghani Badi, le verdict sera connu mercredi prochain. Me Badi pense que les accusations contre son client sont «inventées». «Tarek n’est pas concerné par l’affaire. On ne peut pas appliquer sur lui, par exemple, l’accusation d’insoumission à la loi alors que ce n’est pas lui, le commerçant. Pour parler d’outrage, il faut qu’il y ait des victimes alors que ce n’est pas le cas et puis aucun rassemblement n’a été organisé ce jour-là. Conclusion : les accusations sont totalement infondées», explique l’avocat.

 -Laghouat. 6 chômeurs, dont un a tenté l’immolation, en justice :

Après la vague d’arrestations et de poursuites judiciaires dont ils ont été victimes pendant le mois de Ramadhan dernier, les chômeurs de Laghouat sont à nouveau inquiétés par la justice. Accusés d’attroupement armé et d’outrage au président de l’APC, Belkacem Khencha (41 ans, père de quatre enfants et président du bureau des chômeurs à Laghouat), El Oulmi Benbrahim (40 ans et père de deux enfants), Mohamed Reg (35 ans), Mohamed Chema (34 ans) et Mohamed Ferroudj (30 ans) comparaîtront le 26 octobre devant le tribunal de Laghouat.

Les faits qui leur sont reprochés remontent à fin septembre dernier, quand quatre de ces manifestants ont organisé, pendant une semaine, un rassemblement devant l’APC de Laghouat pour dénoncer leur exclusion du projet d’aménagement attribué aux chômeurs, «Algérie Blanche». Belkacem n’a rejoint le groupe qu’au 8e jour, qui a coïncidé avec la tentative d’immolation d’un autre chômeur, Aboubaker Azzouz, 38 ans.

Incendier

«Aboubaker est venu s’immoler de son propre gré, il n’avait aucune relation avec la manifestation. Il n’en pouvait plus des promesses de travail non tenues du P/APC», explique Belkacem. Le siège de la commune n’a pas tardé à être investi par la police.

Les six manifestants ont tous été embarqués et ont été contraints de passer la nuit au commissariat. «Les accusations sont totalement infondées. Les autorités locales veulent nous étouffer, mais nous n’allons pas nous arrêter tant que nous n’arracherons pas notre droit au travail», s’emporte Belkacem.

Les chômeurs ont été libérés le lendemain et ont été présentés le même jour devant le procureur de la République. Leur procès est attendu à Laghouat. Un rassemblement est prévu le jour de l’audience. «Les autorités locales les accusent de vouloir incendier le siège de l’APC, alors qu’il n’y a absolument aucune relation entre les chômeurs et le jeune qui a tenté de s’immoler. Ce n’était même pas l’intention de ce dernier. Donc, les accusations n’ont vraiment aucun fondement», rassure maître Noureddine Ahmine, avocat des chômeurs.

 

-Bouira. 32 manifestants contre le 4è mandat poursuivis en justice :

Trente-deux manifestants dont deux mineurs originaires de la commune de Haizer, à 10 km à l’est de Bouira ont comparu, hier, devant le tribunal de la wilaya. Accusés d’avoir semé le trouble lors du dernier scrutin, ils sont poursuivis pour attroupement, outrage aux corps constitués, obstruction aux bureaux de vote, blocage d’une voie publique et destruction de biens d’autrui. Chose inattendue, c’est six mois après les faits que la justice s’intéresse à leur cas. Saïd Nedjaa, 29 ans, membre du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et diplômé en économie de l’université de Béjaïa, est l’un des poursuivis. «Le pouvoir a voulu nous imposer un homme malade et impuissant et nous avons réagi pour dire non à l’élection de la mascarade et non au 4e mandat, explique Saïd, joint par téléphone. Nous nous sommes opposés pacifiquement mais la provocation de la police a fait dégénérer la situation.»

Acharnement

Les faits qui leur sont reprochés remontent au 17 avril dernier. Ce jour-là, de violents affrontements se sont déclenchés, au bureau de vote du centre-ville, entre les forces de l’ordre et les opposants au 4e mandat. Haizer a été transformée en un champ de bataille. Les heurts ont continué jusqu’à une heure tardive. Bilan : quelques blessés et 14 manifestants interpellés, puis libérés le lendemain. Les habitants de Haizer se sont d’ores et déjà préparés à ce procès. Ils qualifient l’affaire d’«acharnement du pouvoir».

«Force est de constater, qu’une fois de plus, le pouvoir algérien a eu recours à son arsenal antidémocratique et répressif dans le seul but de criminaliser et de bâillonner le droit à l’opposition, à la manifestation et à l’expression», lit-on dans le communiqué de la cellule de crise.

 -El Bayadh (Labiodh Sidi Cheikh). Le représentant des chômeurs attend son procès, trois fois reporté :

Mohamed Boudiaf Boucif, 22 ans, représentant des chômeurs à Labiodh Sidi Cheikh, à 120 km à l’ouest d’El Bayadh et à 600 km au sud-ouest d’Alger, devra comparaître le 27 octobre devant le tribunal de Labiodh. Militant actif pour le droit au travail, il est poursuivi pour insulte et influence sur témoins par le président de la commune de Bnoud, à 200 km au sud de la wilaya, dans une affaire judicaire qui a opposé ce dernier à l’oncle de Mohamed Boudiaf. Sa première audience a été reportée trois fois de suite pour absence de la partie plaignante.

«Mon affaire a un lien direct avec celle de mon oncle, Khaled Boucif (47 ans, ex-vice-président de l’APC de Bnoud, aux membres et au président de l’assemblée de la même commune) qui a été emprisonné pour diffamation pour avoir dénoncer la corruption de ces mêmes responsables, affirme Mohamed Boudiaf. C’est notre mouvement qui organisait les rassemblements de soutien à mon oncle.»

Représailles

Khaled Boucif, lorsqu’il était en fonction, était derrière les dénonciations de toutes les affaires de corruption qui ont gangrené la commune de Bnoud. Placé sous mandat de dépôt en mai 2013 pour diffamation pendant plus de neuf mois, Khaled a été acquitté. «Nous subissons des représailles depuis cette affaire. Les plaignants ne supportent pas le fait que Khaled Boucif ait gagné le procès. C’est un acharnement contre sa famille et contre ceux qui l’ont soutenu», dénonce Mohamed Boudiaf. L’avocate de l’accusé, Me Yakoubi, partage cette thèse. «Les plaignants déclarent avoir des témoins qui n’ont toujours pas affirmé les accusations. Donc, elles n’ont aucun fondement», assure l’avocate.
 

Le procès des 32 manifestants, poursuivis à Bouira, reporté au 13 novembre prochain

Le procès des 32 jeunes manifestants de la commune de Haizer, attendu pour hier matin au tribunal de Bouira, est reporté au 13 novembre prochain. C’est le collectif d’avocats qui a demandé ce report pour avoir plus de temps afin d’étudier le dossier et mettre en place une stratégie de défense, a affirmé un membre du collectif. Au moment où les jeunes convoqués par la justice se trouvaient dans la salle d’audience, des dizaines de personnes, venues leur exprimer leur solidarité – des militants du RCD, le président du MAK et d’autres membres du mouvement associatif – ont observé un sit-in devant le tribunal.

«Nous reviendrons le 13 novembre. Vive la solidarité». «Y’en a marre de ce pouvoir». «Pouvoir assassin», sont autant de slogans scandés par la foule. Au chef-lieu communal de Haizer, plusieurs commerçants ont baissé rideau en signe de soutien aux jeunes manifestants. (Ali Cherarak)

Meziane Abane : http://www.algeria-watch.org/fr/article/just/manifestez.htm

 

YACINE ZAID. PRÉSIDENT DU BUREAU DE LA LADDH À LAGHOUAT

« Les autorités ont peur que la société civile s’organise ! ». El Watan, 4 juillet 2014

-Il y a une remontée de la répression des protestations à Laghouat, une wilaya considérée par les militants comme un exemple de la contestation pacifique. Pouvez-vous nous éclairer un peu plus sur la situation dans cette wilaya ?

Le dynamisme a commencé bien avant, lorsque le 10 octobre 2010, une dizaine de chômeurs de Laghouat ont fait le déplacement vers Alger pour participer à une action de protestation devant la maison de la presse Taher Djaout. Cette action leur a permis de se frotter à d’autres militants venus de différentes régions du pays. Durant cette période, nos militants ont appris le sens pacifique de la lutte, ce qui les a servis durant le reste de leur parcours. Ce sont ces mêmes militants qui ont organisé le 4 janvier 2012, à Laghouat, la fameuse protestation qui a duré huit jours contre une distribution partiale de logements.

La région a connu un moment historique car nous avons connu, et pour la première fois, un engouement considérable de citoyens qui ont porté la même plateforme de revendications. Toutes les catégories y ont participé. Depuis, la société civile ne cesse de grimper les échelons pour gagner la confiance des citoyens. Elle s’organise et se structure davantage.

Les autorités ont peur de la contagion de cette culture vers les autres villes du pays. Objectif : faire barrage à tout prix à cette dynamique pour faire taire les voix contestataires et tuer la bête dans l’œuf en embarquant tous ceux qui veulent contribuer par les moyens pacifiques à la démocratisation de leur pays.

-Les chômeurs dénoncent une manœuvre des autorités locales qui a pour but l’étouffement de toute voix contestataire et faire barrage à leur mouvement qui renoue avec le terrain après l’action contre l’exploitation du gaz du schiste. Quelle est votre lecture ?

Chômeurs ou travailleurs, ici, toutes les catégories sont visées. La cible des autorités locales reste la société civile avec toutes ses composantes. On compte parmi ceux qui sont actuellement en prison les universitaires, les chômeurs, les entrepreneurs et beaucoup d’autres. A travers la répression, le pouvoir algérien lance un message clair, celui de ne tolérer aucune autonomie au sein de la société civile, notamment pour les jeunes.

Devant la montée du civisme du citoyen Aghouati, la répression est devenue le seul moyen pour les autorités locales pour faire avorter toute tentative de structuration ou d’organisation qui pourrait constituer un réel contre-pouvoir. Aujourd’hui, je reste perplexe par rapport aux méthodes utilisées par les services de l’ordre. Voir la haine des services de sécurité pendant les arrestations des activistes, je me dis qu’on doit s’attendre au pire !

-Quelle est la situation actuelle de la société civile à Laghouat et comment comptez-vous agir pour défendre et faire respecter les libertés fondamentales ?

Quand ceux qui incarnent la lutte pacifique sont jetés en prison, il est difficile d’encadrer ainsi les manifestants. La violence reste le seul terrain maîtrisé par les autorités locales, la raison pour laquelle, ils nous poussent à jouer sur leur terrain. Ici, les citoyens comme les militants continuent à donner des leçons de civisme à ses responsables.

Quant à la LADDH, nous allons continuer à les dénoncer avec tous les moyens dont nous disposons !

La lutte pacifique continue. Les jeunes de Laghouat vont sans doute décevoir leurs bourreaux ».
Meziane Abane : http://www.algeria-watch.org/fr/mrv/mrvrepr/remontee_repression.htm

 

[LES DROITS DE L’HOMME DES IMMIGRÉS SUBSAHARIENS ET CLANDESTINS]

Migrants subsahariens en Algérie : Bientôt une «feuille de route» de prise en charge ! El Watan, 21 octobre 2014

« La ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mounia Meslem, a annoncé hier à In Guezzam (Tamanrasset), qu'une feuille de route sera bientôt élaborée pour une meilleure prise en charge des migrants africains en Algérie.

«Le gouvernement se réunit régulièrement pour élaborer une feuille de route opérationnelle pour résoudre les problèmes des migrants africains en leur fournissant des locaux pour les regrouper, ainsi qu’une prise en charge alimentaire et sanitaire avec la contribution de tous les secteurs», a confié à la presse Mme Meslem en marge de la visite du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, dans la région.

Elle a précisé dans ce sens, que «les migrants africains n'ont pas encore le statut de réfugiés, car ce n'est pas à l'Algérie de dire s'ils sont ou non des réfugiés», ajoutant que «ce sont des migrants issus de pays africains voisins et amis». De son côté, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a affirmé que «les enfants de tous les migrants présents en Algérie ont le droit d'être scolarisés».
R. S.

http://www.algeria-watch.org/fr/article/pol/migration/feuille_de_route.htm

 

[LES DANGERS ET LA TRAGÉDIE DES CLANDESTINS EN PARTANCE POUR L’EUROPE]


« SELON L’ORGANISATION INTERNATIONALE POUR LES MIGRATIONS

Plus de 3 000 migrants ont péri en Méditerranée en 2014 : Le Soir d'Algérie, 30 septembre 2014

Plus de 3 000 migrants ont péri en Méditerranée depuis le début de l'année en cours, un record et soit plus du double que lors du pic de 2011, a déploré lundi l'Organisation internationale pour les migrations.
 

«2014 est l'année la plus meurtrière», loin devant le pic de 2011, lorsque 1 500 décès avaient été enregistrés (en prenant les neuf premiers mois de l'année).
L'OIM a enregistré la mort de 4 077 migrants irréguliers dans le monde, dont les trois quarts ­— 3 072 ­— en Méditerranée.
 

La majorité des migrants, originaires d'Afrique et du Moyen-Orient, sont décédés aux portes de l'Europe par noyade, asphyxie, faim ou froid, selon les statistiques publiées par l'OIM.
Depuis l'an 2000, plus de 22 000 migrants ont perdu la vie en Méditerranée, et au moins 40 000 sont décédés dans le monde en tentant d'entrer en Europe, aux Etats-Unis, en Australie ou dans d'autres pays.
 

Cela «reflète probablement une augmentation spectaculaire du nombre de migrants qui tentent de rejoindre l'Europe.
Plus de 112 000 migrants en situation irrégulière ont été détectés par les autorités italiennes au cours des huit premiers mois de 2014, près de trois fois plus que dans l'ensemble de l'année 2013», considère l'OIM.
Les plus nombreux à être arrivés en Italie cette année sont les Syriens et les Erythréens.

http://www.algeria-watch.org/fr/article/pol/migration/3000_morts.htm

 

Les maux minant le continent noir ne peuvent en aucun cas etre l’unique problème d’une partie de l’Afrique ou d’une région, mais plutôt de l’ensemble des 54 états africains représentés au sein de l’UA.

Les pays africains sont vachement riches en ressources naturelles, agricoles, forestières, minières, pétrolières et gazières. Cependant, l’Afrique subsaharienne est particulièrement la plus affectée en termes de paupérisation générale et généralisée, par habitant et par état.

L’UA a sérieusement failli à sa mission afin de préserver et protéger la souveraineté des états membres, en leur offrant des options ou des possibilités de s’affranchir en tout et amorcer l’émergence. Au contraire, l’institution continentale se fait complice de la destruction de la fondation même des états qu’elle est censée représenter ou dont elle est chargée être le porte-parole.

La crise post-électorale ivoirienne de Novembre 2010, ayant connu son point d’achèvement  le 11 Mai 2011, fut une initiative maladroite et injuste voire injustifiée de l’UA sous la direction non-éclairée d’un certain Jean Ping du Gabon, Patron d’alors de la Commission dirigeante de l’UA. Sous ses menaces peu voilées, le Conseil Constitutif ivoirien (CCI), avait mis de côté sa décision en date du 4 Décembre 2010, décision faisant du candidat socialiste Laurent Gbagbo, le vainqueur des élections présidentielles. Il avait forcé la main du Président de cette institution, le Professeur Paul Yao N’Dré, Président du CCI (Conseil Constitutionnel Ivoirien), à publiquement se dédire et accepter sous la contrainte l’investiture du candidat malheureux, le Voltaïque Alassane Dramane Ouattara, en violation de l’Article 3b de la Charte de l’UA :

« Défendre la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance de ses Etats membres ».

Les décisions du CCI,  même les plus injustes s’imposent à tous, y compris les institutions ou autorités internationales et ne peuvent être l’objet de débats,  rejets ou critiques de la part de la communauté internationale ou être subordonnées par les traités internationaux.

Article 98 : « Les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d'aucun recours. Elles s'imposent aux pouvoirs publics, à toute autorité administrative, juridictionnelle, militaire et à toute personne physique ou morale ».

En clair, les traités internationaux ne peuvent point altérer une décision souveraine ou la décision d’une institution d’un pays souverain, sans l’approbation des élus et représentants des populations ou sans la révision de cette décision par les autorités ou institutions compétentes du pays en question. En d’autres termes, la souveraineté et la constitution d’un état souverain sont l’unique affaire des populations elles–mêmes (référendum), même si cet état est un signataire d’un quelconque traité international.

C’est également ce qui expliqua le véritable malaise créé par le Groupe de Travail International (GTI) pendant la crise, imposant ou exigeant la fermeture de l’Assemblée Nationale Ivoirienne et la mise sous tutelle onusienne de l’état ivoirien pendant la crise ivoirienne, passé le mandat organique de 5 ans des parlementaires ivoiriens.

Dans pareilles circonstances, il existe au sein de l’appareil constitutionnel  ou la constitution des articles prévoyant pareils cas de figures ou situations ou le rôle à jouer par telle ou telle autorité ou institution. C’est d’ailleurs parce que le mandat des parlementaires était expiré ou forclos, ne permettant point de consulter les parlementaires ou de forcer un referendum sur le sujet ou problème de candidature des politiques Ouattara et Bédié, que l’Article 48 de la Constitution du  23 Juillet 2000, fut utilisé par le Président Gbagbo, afin de faire de ses opposants et rivaux politiques, des candidats exceptionnels pour les futures échéances électorales, initialement prévues après l’APO (Accords Politiques de Ouaga en Mars 2007) et finalement en Octobre 2010. La suite, vous la savez !

Il est impératif de souligner le caractère de dépendante de l’extérieur pour tous ses besoins, de l’UA. Cette institution continentale dépend essentiellement de l’extérieur, de l’UE, de la France, de la Banque Mondiale et certains organismes afin de payer les salaires des fonctionnaires africains ou internationaux, le maintien et l’entretien des édifices, de la nomination des Présidents ou des responsables des instances stratégiques de l’UA.

Au temps de feu le Colonel Mouammar Kadhafi, l’UA fut presqu’entièrement financée par le pétrole libyen afin d’imposer une certaine indépendance de l’extérieur et faciliter la création d’un super état panafricain. Ce projet ô combien noble ne vit jamais le jour à cause justement des rivalités internes, régionales ou des problèmes de personnes ou des problèmes de leadership.

En effet, le frère et leader libyen souhaitait prendre la tête ou la présidence de cet état panafricain, car le pétrole libyen finançait l’UA, payait les cotisations annuelles de certains états en difficultés ou ayant accusé des arriérés ou dans le cas des états dirigés par les régionalistes, opposant historiques des fédéralistes, ayant cessé tout versement annuel à l’UA sous l’influence de la France, offrant des prêts et autres subventions en échange de la désobéissance panafricaine ou du  sabotage. En termes de sabotage, il existe encore ce projet panafricain, le Traité d’Abuja (1991), peinant jusque-là à être adopté ou malicieusement saboté ou boycotté par les régionalistes, avec un certain Alassane Dramane Ouattara, Chef d’état ivoirien, comme figure de proue et représentant-porte-parole de la Françafrique au sein de l’Union Africaine.

Le Traité d’Abuja, Nigeria, en 1991, portant sur l’instauration d’un marché commun continental à l’horizon 2025, est saboté de l’intérieur par les régionalistes et les occidentaux. Une Afrique forte économiquement est une menace pour l’occident. Les ressources naturelles africaines ne seraient plus aisément disponibles pour les occidentaux. L’Afrique serait un marché compétitif et performant à l’image de l’Union Européenne. Par conséquent, saboter le Traité d’Abuja, est la solution qui s’impose afin de garantir l’hégémonie occidentale et la mainmise sur nos ressources naturelles. Les observateurs sont sceptiques quant à l’avancée du projet portant sur la création d’un marché commun africain.

Le marché commun africain sous-entend la création d’une monnaie africaine d’où la disparition du CFA par exemple. Or le CFA, fait vivre l’économie française car le trésor public retient 50% des revenus de la vente de nos produits agricoles. Avec une monnaie africaine, le trésor français perd 50% de ses revenus africains, ce qui aurait des conséquences désastreuses pour l’économie française mais au-delà pour l’Euro.

« 4000 milliards de FCFA. C’est le montant des réserves accumulées dans le compte CFA logé au Trésor français. Or, l’UEMOA a besoin uniquement 2000 milliards de FCFA pour financer son programme régional. C’est là le point faible du Franc. L’immobilisation de ces 4000 milliards de FCFA dans le compte d’opération coûte cher aux économies de la zone et fausse le ratio d’endettement ».

Selon Adama Wade in LesAfriques.com du 09.05.13: « La dernière réunion des ministres des Finances de la zone Franc à Dakar a été l’occasion pour les partisans et les détracteurs de cette monnaie commune de s’entredéchirer par presse interposée dans les faubourgs fleuris de la françafrique. Plutôt que de croiser le fer, nous leur demanderons de croiser les mots et les chiffres.

La conjoncture est plutôt favorable pour un espace qui va connaître cette année une croissance de 6% marquant le retour de la Côte d’Ivoire à la vie et au développement. Gardons-nous cependant de tout triomphalisme. La zone Franc est le grand corps malade de l’Afrique, évoluant moins vite que le Ghana, le Nigeria, le Mozambique, l’Angola ou encore les pays de l’Afrique de l’Est. Contrairement à ce que suggère le partage de l’appellation commune de leur monnaie, cette zone comprend virtuellement trois monnaies: le Franc de l’Afrique de l’Ouest et le Franc de l’Afrique Centrale. Auxquels il faut ajouter le Franc des Comores, soumis à la dérive des continents.

En clair, les états africains, peu importe leur situation géographique, sont dépendants de l’extérieur en termes de pouvoir décisionnel, politique, économique, militaire, sanitaire et culturel, faisant ombrage aux aspirations des millions d’africains pour les vraies indépendances, l’affranchissement culturel et l’émergence totale de nos états africains, longtemps meurtris, victimes d’une politique esclavagiste, négrière, inhumaine, injuste, hypocrite, les maintenant encore et toujours à la même enseigne (pays pauvres et très endettés), malgré la déclaration des indépendances des années 60. Sommes-nous réellement indépendants et si ces jours inutiles célébrés une fois l’an, reflètent réellement une véritable indépendance ou la confirmation d’une indépendance de façade ou la cogérance des états africains, comme c’est tristement le cas de nos jours ?

Là, se trouve la véritable équation africaine et/ou panafricaine à résoudre avant tout débat ou toute tentative de restaurer la dignité de l’homme africain, la reconnaissance de ses droits de l’homme selon la philosophie de la Charte des Nations Unies de 1945 et l’avènement des indépendances totales et vraies en Afrique. Une fois ces éléments satisfaits, les africains seront à même de faire face à leur propre destin, s’autodéterminer ou faire un bloc commun et homogène afin de faciliter la création d’un état panafricain.

Nous sommes réellement nos propres bourreaux car nous attendons en file indienne, notre suicide collectif, après avoir subtilement ou naïvement introduit le loup dans la bergerie !

Il est de notre devoir et pour la restauration de la dignité de l’africain, dignité longtemps bafouée, de nous réveiller, de rester constamment éveillés et prendre notre propre destin en mains plutôt que d’attendre des miracles divins ou une quelconque intervention généreuse, salvatrice d’un quelconque état ou une quelconque communauté internationale afin d’accéder aux droits de l’homme pour l’africain, devenu une commodité jetable ou remplaçable (victime de massacres et génocides), un caucasoïde ou copie conforme du Maitre, donc un éternel adolescent, un éternel ignorant, un éternel naïf, un éternel assisté, puis finalement s’affranchir comme le furent les prolétaires français de 1789, débouchant ou facilitant la Révolution Française de 1789.

Souhaitons-nous demeurer dans nos soit disant conditions d’états indépendants ou d’exiger par tous les moyens démocratiques et conventionnels de vraies indépendances ?

To Be Independant or to be Dependant! That’s the question!

[FIN DU DOSSIER].

« L’IGNORANCE MÈNE A LA PEUR,

LA  PEUR MÈNE A LA HAINE,

LA HAINE CONDUIT A LA VIOLENCE,

VOILA L’ÉQUATION ! » - IBN ROCHID (AVERROÈS)


ENSEMBLE POUR UNE AFRIQUE FORTE !

TEAM G.O.D THE LIGHT!

 

Fait à Londres le 06 Novembre 2014.

 

Nick De Bessou                                                  

Juriste & Anthropologue Politique.

Président du FDRC.

[Forum pour la Démocratie et la Résolution des Crises].

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LES BOUTEFLIKA: LA TRANSFORMATION D'UNE REPUBLIQUE EN UN ROYAUME BEDOIN ET L'INSTITUTIONALISATION DE LA CORRUPTION ET DE LA VIOLATION DES LIBERTES COLLECTIVES.

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